Se-ki en créole mauricien: l'émergence d'un pronom

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Cet article aborde la question du statut morphologique des séquences se-ki et sa-ki et de leur place dans la structure des relatives libres telles que Ramas seki/saki finn tonbe la. 'Ramasse celui qui est tombé.' Cette étude s'inscrit dans le cadre de Kayne (1994), où il est proposé qu'un NP (syntagme nominal) est déplacé de sa position de base pour occuper la position de Spécificateur du CP. Les propositions relatives sont analysées comme des syntagmes nominaux (DP) complexes, et les relatives libres comme des DP relativisés contenant un pivot fonctionnel (et non lexical). Les morphèmes sa et se occupent la même position, SpecCP, tandis que ki est analysé comme occupant la position tête C. On n'a pas relevé de contraintes syntaxiques sur le choix entre seki et saki. Je décris en premier lieu la formation des relatives libres en comparaison avec les relatives avec pivot nominal : les catégories vides à l'intérieur des relatives libres sont seulement admises lorsque les arguments du verbe sont relativisés. Les SN possesseurs et les syntagmes prépositionnels sont incompatibles avec les catégories vides. L'article traite ensuite de la distribution des morphèmes se, sa et ki lorsqu'ils sont autonomes. Alors qu' on peut aisément démontrer que sa est un pronom, le statut catégoriel de se est moins clair: pour certains, il s'agit d'une projection fonctionnelle sous VP, pour d'autres d'un pronom (DP). Dans la dernière partie, je présente des arguments supplémentaires pour analyser seki et saki comme des mots morphologiques.

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