« Un noble blessé » (nobilis uolneratus). Les atteintes à l’honneur de Clodius : corps, discours et ethos aristocratique

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2024

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Robinson Baudry, « « Un noble blessé » (nobilis uolneratus). Les atteintes à l’honneur de Clodius : corps, discours et ethos aristocratique », Dialogues d'histoire ancienne, ID : 10670/1.11trzb


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Résumé : Dans le discours Sur la réponse des haruspices, Cicéron évoque, au sujet de Clodius, « une scélératesse aussi intraitable, une effronterie aussi monstrueuse d’un jeune forcené, d’un noble blessé. » Le déshonneur subi par Clodius lors de l’affaire de la Bona Dea, présenté comme une blessure, se trouve ainsi constitué en mobile de son action politique. En la désignant, le discours de Cicéron, du fait de sa dimension performative, renforce, voire crée de toutes pièces, la supposée blessure aristocratique de son adversaire. Cet article se proposera donc d’étudier les atteintes à l’honneur de Clodius dans les invectives de Cicéron, en insistant sur le rôle du contexte de l’énonciation. Présentée ainsi l’enquête serait trop vaste et notre propos se concentrera sur deux aspects. Le premier, porte sur l’idée même de blessure aristocratique, réexaminée à partir de cette étude de cas. Se pose en effet la question de la spécificité de ces blessures aristocratiques, qui tiendrait à une plus grande vulnérabilité des aristocrates au déshonneur, à la singularité des formes de l’atteinte à l’honneur de ces derniers et à la particularité des stratégies qu’ils mobilisaient pour rétablir leur prestige. Ces questions invitent à approfondir un deuxième thème : la place des attaques portant sur le corps de Clodius, dont Cicéron n’a eu de cesse de dénoncer l’effémination et la sensibilité excessive aux plaisirs.

: In his speech On the Response of the Haruspices, Cicero refers to Clodius as “such intractable villainy, such monstrous effrontery from a young madman, a wounded nobleman”. The dishonour suffered by Clodius during the Bona Dea affair, presented as a wound, thus became the motive for his political action. By naming it, Cicero’s discourse, by virtue of its performative dimension, reinforces, even creates from scratch, his opponent’s supposed aristocratic wound. This paper will therefore examine the attacks on Clodius’ honour in Cicero’s invectives, focusing on the role of the context of enunciation. Presented in this way, the survey would be too broad, and our discussion will focus on two aspects. The first concerns the very idea of aristocratic injury, re-examined on the basis of this case study. This raises the question of the specific nature of these aristocratic injuries, which may be due to the greater vulnerability of aristocrats to dishonour, to the singularity of the forms of attack on their honour and to the particular nature of the strategies they mobilised to restore their prestige. These questions lead us to examine a second theme in greater depth: the role of attacks on the body of Clodius, whose effeminacy and excessive sensitivity to pleasures Cicero never ceased to denounce.

Resumen: En su discurso Sobre la respuesta de los arúspices, Cicerón se refiere a Clodio como “esa villanía intratable, ese monstruoso descaro de un joven loco, un noble herido”. La deshonra sufrida por Clodio durante el asunto de la Bona Dea, presentada como una herida, se convierte así en el motivo de su acción política. Al nombrarla, el discurso de Cicerón, en virtud de su dimensión performativa, refuerza, incluso crea de la nada, la supuesta herida aristocrática de su adversario. El objetivo de este trabajo será, por tanto, estudiar los ataques al honor de Clodio en las invectivas de Cicerón, haciendo hincapié en el papel del contexto de enunciación. Presentado así, el estudio sería demasiado amplio, y nuestra discusión se centrará en dos aspectos. El primero se refiere a la idea misma de lesión aristocrática, reexaminada a partir de este estudio de caso. Esto plantea la cuestión de la especificidad de estas injurias aristocráticas, que puede deberse a la mayor vulnerabilidad de los aristócratas a la deshonra, a la singularidad de las formas de ataque a su honor y a la naturaleza particular de las estrategias que movilizaron para restaurar su prestigio. Estas cuestiones nos llevan a profundizar en un segundo tema: el papel de los ataques al cuerpo de Clodio, al que Cicerón denunciaba constantemente como afeminado y demasiado sensible a los placeres.

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