Comparatisme et nationalisme au lendemain de la Grande Guerre

Résumé En Fr

Founded in the aftermath of the First World War in a bleeding and devastated Europe, the Revue de littérature comparée set itself the task of opening up to a “new humanism” that would fit a world just emerging from the ashes, in order to delay the smouldering fire of war. However, in a context marked by exacerbated nationalisms, the comparative history of literatures was not always considered a neutral and peaceful enterprise. Though the Revue itself experienced such tensions from the start, it nevertheless adopted a theoretical program strong enough to overcome them.

Fondée au lendemain de la Première Guerre mondiale dans une Europe saignée et dévastée, la Revue de littérature comparée se donna pour mission d’ouvrir à un « nouvel humanisme » adapté à ce monde sortant à peine des cendres, et susceptible de retarder un feu qui ne demandait qu’à renaître. Or, dans un contexte marqué de nationalismes exacerbés, l’histoire comparée des littératures ne fut pas toujours considérée comme une entreprise neutre et pacifique. La Revue elle-même, qui fut dès le départ traversée de ces tensions, sut toutefois se doter d’un programme théorique suffisamment solide pour s’en délivrer.