La caserne du quai Bonaparte : Nouvelle histoire d’un grand projet du Premier Empire

Résumé En Fr

This article presents a historical study of the origins of the Quai Bonaparte barracks, one of Napoleon’s major undertakings in Paris that fell into oblivion after its destruction in 1898. By far the most ambitious Parisian barracks project of the First Empire, the edifice bears witness to the unprecedented dynamic of barracks construction from the Consulate onwards. The complex history of this architectural complex is rooted in the heart of the 18th century. Formerly the court carriage office, it was transformed into a cavalry quarters during the Revolution, and was home to the Consular Guard from the outset. In 1804, a second barracks was added for the infantry, then completely rebuilt between 1811 and 1814. Reorganized specifically to meet the needs of the Imperial Guard, the former Hôtel des Coches was instrumental in developing the latter’s barracks capacity in Paris, which tripled between the beginning of the Consulate and the end of the First Empire. For almost a century, it left its mark on the scenography and history of Paris, prefiguring the monumental barracks of the second half of the 19th century.

Cet article propose une étude historique des origines de la caserne du quai Bonaparte, entreprise majeure de Napoléon à Paris tombée dans l’oubli après sa destruction en 1898. L’édifice, qui fut de loin le projet de casernement parisien le plus ambitieux du Premier Empire, témoigne de la dynamique inédite qui s’enclenche en la matière, à compter du Consulat. L’histoire complexe de cet ensemble architectural prend racine au cœur du XVIIIe siècle. Ancien bureau des voitures de la cour, transformé en quartier de cavalerie à la Révolution, il accueille la Garde consulaire dès sa création. En 1804, il est doublé d’une seconde caserne destinée à l’infanterie, puis entièrement reconstruit entre 1811 et 1814. Réorganisé spécifiquement pour répondre aux besoins de la Garde impériale, l’ancien hôtel des Coches contribue pleinement à développer les capacités de casernement de cette dernière à Paris, les multipliant par trois entre le début du Consulat et la fin du Premier Empire. Il marque, pour près d’un siècle, la scénographie et l’histoire de Paris, préfigurant les casernes monumentales de la seconde moitié du XIXe siècle.