Le vide destructeur de la couleur jaune comme interruption du silence

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15 décembre 2022

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Atinati Mamatsashvili, « Le vide destructeur de la couleur jaune comme interruption du silence », Textes et contextes, ID : 10670/1.12396c...


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Depuis le De coloribus (Sur les couleurs) de pseudo-Aristote, la conception de la couleur se maintient à la croisée de l’être ou du non-être traduit par son apparition immatérielle ou matérielle, c’est-à-dire son absence ou sa présence prégnante. Dans la continuité du résonnement aristotélicien, Diderot avance l’idée que la couleur ne se trouve pas à l’état figé ni à l’état pur dans la nature, mais en perpétuelle modification sous les facteurs extérieurs (chaleur, soleil). Envisagé dans le contexte historique large, la couleur devient, d’une part, une couleur atmosphérique condensée (Van Gogh, Camus, Le Clézio) aboutissant à une extériorisation absente et formant le vide en ayant une emprise destructrice ; elle forme, d’autre part, un pan – un mur de couleur (Balzac, Proust, Borges) rejoignant une identique apparence de vide tangible dénué de tout sens apparent et provoquant le délire ou le suicide. Cet arrêt que constitue la couleur ainsi métamorphosée se montre à travers la manifestation chromatique jaune. L’état stagnant de la couleur absente se transforme en un vide pesant du chromatisme jaune atmosphérique (Camus, Faulkner) dont le mutisme insupportable doit absolument être rompu par un acte destructeur. Cet arrêt que représente la couleur jaune sous l’impact solaire se transforme en événement en soi. La couleur condensée jusqu’à ce qu’elle forme un hiatus ou un point silencieux pictural ou narratif (Camus, Van Gogh, Turner), appelle un dénouement qui n’est autre que le retentissement, le bruit de la « Sonorité jaune » (Kandinsky) qui brise le silence et fonctionne comme une « parole dégelée » (Rabelais).

Since the De coloribus of pseudo-Aristotle the conception of color remains at a crossroads of being and not-being expressed in its material or immaterial appearance, notably in its absence or its pregnant presence. Diderot and the author of De coloribus express the same idea of the real existence of color, which exists neither in its congealed state nor in it pure state, but in perpetual modification under external factors (sun, heat). The color becomes, on the one hand, a condensed atmospheric color (Van Gogh, Camus, Le Clézio) leading to an absent exteriorization and forming an emptiness enclosing a destructive sway; and on the other hand, a segment – a wall of color (Balzac, Proust, Borges) which adheres the identical appearance of tangible emptiness, provoking delirium or suicide.This stoppage, thus constituting metamorphosed color, is displayed upon the yellow chromatic manifestation. The stagnant state of the absent color is transformed into a weighty emptiness of the yellow atmospheric chromaticism (Camus, Faulkner), the silence of which should absolutely be broken by means of a destructive act. This stoppage that the yellow color represents under the solar impact, is transformed into the event itself. The condensed color forms a hiatus or pictorial / narrative silent point (Camus, Van Gogh, Turner) demanding a denouement that is nothing else but the resounding noise of the “Yellow sonority” (Kandinsky), which breaks the silence and acts as “unfrozen word” (Rabelais).

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