2024
Sophie Wahnich, « Les problèmes grecs de notre démocratie/ les problèmes révolutionnaires de notre république démocratique : la mémoire barrée du conflit », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.127b28...
Nous sommes en France, le 11 juin 2024. Confrontés comme jamais aux problèmes grecs et révolutionnaires de notre démocratie. Problèmes grecs entendus par Nicole Loraux comme problèmes répétitifs qui déjà étaient présents dans la démocratie grecque de l’Athènes du Ve siècle et qui, par delà le temps, se sont installés dans une nappe immobile du temps. Une matière des choses démocratiques qui fait apparaitre un temps non vectorisé de l’histoire. Mais notre république démocratique est aussi pleine d’une autre nappe de brouillard, celle produite par ce qui dans la période révolutionnaire n’a pas réussi à être justement révolutionnaire, a reconduit une certaine immobilité d’Ancien régime voir de plus loin encore et dont nous ne sommes jamais vraiment sortis. Butées de la révolution française qui appelle une autre révolution. Car est-ce inéluctable ? Les choses de ce temps non vectorisé ont-elles toujours le dernier mot ? Pour tenter de répondre lucidement à cette question, trois périodes de l’histoire sont ici abordées, la grecque au Ve siècle avant JC, la révolutionnaire de 1789 à 1794, la nôtre qui s’étend de la mitan du XX e siècle à notre actualité, en prenant bien sur au sérieux l’éloge de l’anachronisme de Nicole Loraux et les concepts qu’elle a élaborée pour faire entendre en quoi cette méthode n’est pas seulement une circulation entre le passé et le présent mais aussi une manière de repérer ces fameuses nappes de temps immobiles, ce répétitif si difficile à rompre.