Un cas de tératologie dérivationnelle en arabe ? Le verbe istakâna

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2012

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Pierre Larcher, « Un cas de tératologie dérivationnelle en arabe ? Le verbe istakâna », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.135pzz


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Un verbe istakāna (" s'abaisser, se soumettre ") apparaît deux fois dans le Coran. Grammairiens et lexicographes arabes anciens hésitent entre plusieurs dérivations, privilégiant cependant une dérivation à partir de miskīn. Si cette dérivation est satisfaisante sur le plan sémantique, elle n'en pose pas moins un problème sur le plan morphologique, reconnu par les auteurs anciens qui voient dans istakāna l' " allongement " (išbā') de VIII istakana, dérivé de I sakana, lui-même dérivé de miskīn lu comme mif'īl. On pourrait aussi bien voir dans cet " allongement " la " compensation " d'une hapolologie à partir de X *istaskana. Mais une phrase étonnante relevée dans le Lisān al-'Arab que istakāna est en fait un istaf'ala (donc une forme X) tiré de sakana suggère finalement d'y voir une forme " hybride ", déguisant en formation trilitère une base quadrilitère s-k-y-n. Istakāna relève ainsi au premier chef de la dérivation " formelle ", la forme même du verbe participant à la reconnaissance de sa base, et au second chef de la dérivation pivot, dans le mesure où en ont été dérivés régressivement IV 'akāna (" abaisser, soumettre ") et I kāna-yakīnu (" être abaissé, soumis "). Ce faisant, l'arabe retrouve ce qui est peut être l'étymologie de l'akkadien, muškênu, où se laisse reconnaître, à côté du préfixe m- de dérivé nominal, le š de la forme factitive et entre k et n une radicale faible.

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