8 octobre 2018
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Maxime Luiggi, « Étude épidémiologique des activités sportives : Evolution de la participation des adolescents et détection des sous-groupes à risque de blessure. Approche locale et culturelle », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.13h3la
La pratique d’activité physique sportive ‘APS’ est un facteur de santé. Le sport est une forme d’activité physique ‘AP’ qui aide à atteindre les taux recommandés journaliers. Des plans de promotion des APS sont adoptés par les Etats Européens. Mais la pratique sportive recèle aussi des risques. Certaines blessures sportives génèrent des troubles de santé à long terme. La promotion de l’activité sportive est face à un paradoxe. Moyen d’être en bonne santé, elle comporte des risques liés aux modalités de pratique. Pour connaître l’ampleur de ces effets, des études épidémiologiques sont nécessaires. Elles aideront à déterminer les sous-groupes d’adolescents sportifs, et parmi eux, ceux qui sont à risque de blessure. En France, les études menées sont représentatives de la population nationale. En revanche, aucune n’a estimé la participation et les facteurs de risque en se focalisant sur la population adolescente. Aussi, la littérature internationale fait ressortir des variations de résultats en fonction de l’environnement de vie des participants. Nous avons donc réalisé des enquêtes épidémiologiques auprès de la population adolescente d’un département français spécifique : les Bouches-du-Rhône. Celui-ci se caractérise par un haut-niveau de pauvreté et d’inégalité. Par hypothèse, les résultats différent de ceux obtenus à l’échelon national. En plus des mesures objectives de participation et de blessures, nous avons questionné les adolescents sur les expériences qu’ils aimaient vivre dans leur sport préféré. Cette connaissance vise le développement d’initiatives de promotion de l’activité sportive adaptées aux goûts de cette population. Le questionnement, inspiré des théories de l’expérience, suggère l’importance du plaisir vécu pour comprendre les actes futurs des individus. Nous avons mesuré les plaisirs rapportés par référence à trois formes d’expériences caractéristiques du sport moderne : le risque, le progrès et la compétition. Les études, réalisées en établissement scolaire, ont suivi un protocole d’échantillonnage respectant les proportions d’établissements en zone d’éducation prioritaire et en dehors. Trois axes d’analyses ont été développés. Le premier avait pour objectif de mesurer l’évolution de la participation sportive de 2001 à 2015. Le deuxième avait pour but d’identifier les adolescents les plus à risque de blessure en utilisant une variable jamais utilisée dans les études de population, le niveau de compétition. Le troisième axe tentait de valider notre échelle de mesure des plaisirs éprouvés dans la pratique et de mettre en évidence des profils de participants. Les résultats obtenus montrent une baisse de la participation sportive, une surexposition au risque de blessure à partir du niveau régional de compétition et une appréciation très variée des expériences du risque et de la compétition. En revanche, l’expérience du progrès est valorisée par tous. Cette thèse met en évidence l’importance de développer des études dont l’échelle géographique est plus restreinte que le niveau national. Les résultats diffèrent et peuvent aider au développement de politiques sportives locales. En terme de promotion, les populations de filles défavorisées doivent être prioritaires. A propos de la prévention, un effort accru doit être concentré sur le niveau régional de compétition et au-delà, et cela quels que soient les sports.