3 novembre 2014
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Prak-Derrington Emmanuelle, « Anaphore, épiphore & Co. La répétition réticulaire », Figures du discours et contextualisation, ID : 10670/1.13su74
Au sein du champ figural, la répétition a souffert du primat des tropes, d’une définition de la figure comme écart, comme substitution. Une approche contextualisée des figures permet de redéfinir la répétition, et de l’appréhender comme un phénomène réticulaire, en mettant à jour ses capacités de structuration textuelle, qui étaient restées sous-estimées dans une approche décontextualisée. Après avoir relevé les présupposés qui ont influé de manière négative sur le développement d’une problématique spécifique de la répétition, cet article propose de distinguer strictement entre « répétition-substitution » et « répétition », cette dernière seule impliquant la reprise des signifiants. Dans un second temps il critique les taxinomies traditionnelles des figures de répétition, pour leur préférer une conception qui privilégie leur déploiement en réseau, l’émergence d’une « macro-figure » composée de répétitions figurales, elles-mêmes portées par des répétitions non figurales. Cette approche de la répétition est illustrée par l’étude d’un passage du célèbre discours de Martin Luther King (1963) qui contient la formule « I have a dream ». Le jeu complexe des répétitions joue un rôle décisif dans l’accès de ce texte au statut de « discours-monument », en lui permettant de transcender son contexte historique original.