2013
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Sylvain Destephen, « Actes conciliaires, listes de souscriptions et notices épiscopales ou du bon usage des sources ecclésiastiques », Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité (documents), ID : 10670/1.14f604...
Actes conciliaires, listes de souscriptions et notices épiscopales, ou du bon usage des sources ecclésiastiques. Dans une perspective historique longue, le passage de l’Antiquité au Moyen Âge se définit, dans la partie occidentale de l’Empire romain, par une diminution voire une disparition des centres urbains au profit d’un phénomène de ruralisation partielle du pouvoir, du peuplement, des activités. En revanche, dans la partie orientale de l’Empire romain, le dynamisme des centres urbains est bien attesté, surtout par l’archéologie et l’épigraphie, jusqu’aux Ve-VIe siècles environ. À cette époque, dans un monde méditerranéen de plus en plus christianisé, l’Église officielle, soutenue légalement et financièrement par le pouvoir impérial, connaît un degré sans précédent d’institutionnalisation suivant un principe d’accommodement des structures ecclésiastiques aux divisions administratives. Ce principe induit, en particulier, la mise en place d’un réseau épiscopal très dense dans les provinces urbanisées du littoral égéen et propontique. La reproduction des divisions administratives et des découpages civiques par les circonscriptions ecclésiastiques et les sièges épiscopaux confère une valeur documentaire remarquable aux sources ecclésiastiques pour retracer l’évolution du réseau urbain d’Asie Mineure entre la fin de l’Antiquité et le début du Moyen Âge, période autrement mal documentée. Ces sources ecclésiastiques, transmises par les archives monastiques et surtout patriarcales, conservées d’abord pour des raisons dogmatiques, disciplinaires ou juridiques, offrent en Asie Mineure la possibilité unique, en raison d’une exceptionnelle continuité administrative, de suivre le processus d’augmentation puis de diminution des communautés civiques et de cerner dans les diocèses civils d’Asie et du Pont un phénomène progressif mais certain de « dépolitisation » .