2003
Cairn
Rogers M. Smith, « Participation et subordination : les deux faces de la citoyenneté fédérée aux États-Unis », Critique internationale, ID : 10670/1.14vart
Depuis l’époque révolutionnaire jusqu’à aujourd’hui, l’attachement des Américains au fédéralisme et à la citoyenneté d’Etat fédéré a deux types de sources. La première motivation, légitime, est de préserver et de renforcer les systèmes de participation démocratique contre un pouvoir central distant et potentiellement tyrannique. La seconde, illégitime, est de préserver et de renforcer des systèmes de subordination raciale et sexuelle. Ce n’est pas un hasard si les droits des Etats ont été le plus souvent et le plus vigoureusement invoqués contre les initiatives du pouvoir fédéral qui visaient à combattre les inégalités raciales. Et rien ne permet de penser que ce phénomène a disparu : tout comme dans la période qui a suivi la « Reconstruction » à la fin du XIXe siècle, il existe aujourd’hui coïncidence et corrélation entre l’opposition croissante aux initiatives de protection des droits du citoyen et la résurgence de la revendication de leurs droits par les Etats, tant dans la vie politique que devant la Cour suprême.