En croire ses sens : une approche phénoménologique de l'iconographie des apparitions post-Résurrection dans la peinture italienne du XVIe et du XVIIe siècle Believing one's senses : a phenomenological approach to the iconography of post-Resurrection apparitions in 16th and 17th century Italian painting Fr En

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5 décembre 2024

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Clara Zajdela, « En croire ses sens : une approche phénoménologique de l'iconographie des apparitions post-Résurrection dans la peinture italienne du XVIe et du XVIIe siècle », Theses.fr, ID : 10670/1.156806...


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L'histoire chrétienne est constellée de récits d'apparitions miraculeuses. Lors de ces évènements théophaniques, une entité divine se manifeste à l'Homme. Elle se rend présente et s'ancre le temps d'une apparition dans la sphère sensible du témoin qui doit alors intégrer la réalité de cette expérience hors du commun. La plus illustre de ces histoires est sans doute celle de la Résurrection. Dans l'évangile, la narration de ce miracle se déploie au rythme des nombreuses apparitions que le ressuscité fit à ses disciples. A cette occasion, des hommes et des femmes sont confrontés à un évènement qui défie l'entendement : le retour à la vie d'un homme mort.Parmi elles, trois apparitions furent le lieu d'un engouement iconographique que ne connurent pas les autres. Les apparitions à Marie-Madeleine, aux pèlerins d'Emmaüs et à saint Thomas ont été l'objet d'un intense investissement figuratif de la part des artistes et de leurs commanditaires. De la seconde moitié du XVIe siècle au milieu du XVIIe siècle notamment, le nombre de leurs représentations va augmenter sensiblement. Cela advient alors à un moment de l'histoire où catholiques et réformés s'affrontent dans un débat autour de l'évènement miraculeux en général, et théophanique en particulier. Les premiers défendent et valident leur réalité, les seconds condamnent les excès qu'engendrent ces éclats surnaturels. Cette émulation autour du phénomène théophanique réactualise alors les questions que le miracle résurrectionnel soulevait au temps de la première chrétienté : comment ces hommes et ces femmes en sont-ils venus à dépasser le paradigme de leur propre humanité en acceptant pour vivant celui qu'ils pensaient mort ? En d'autres termes, comment sont-ils parvenus à croire et, plus que cela, à faire croire à l'authenticité de leur témoignage ?A travers un corpus composé de plus de cent quatre-vingt Noli me tangere, Repas à Emmaüs et Incrédulité de saint Thomas réalisés entre 1540 et 1650 au sein de la péninsule italienne, nous explorons, avec ce travail, la manière dont l'être humain réagit lorsqu'il est confronté à l'extra-ordinaire et à l'in-croyable. Ce que nous interrogeons ici, ce sont donc aussi bien les rapports que les témoins entretiennent avec l'apparu au cours de ces rencontres entre Ciel et Terre, que ceux qu'entretiennent, à postériori, celles et ceux qui ne pourront pas être des témoins de première main, n'ayant alors qu'un rapport virtuel avec le divin à travers un récit. A cet égard, l'image est un support particulièrement fertile. Parce qu'elle s'adresse à toutes les strates de la société et se trouve présente dans les grands centres urbains comme dans les périphéries, elle constitue, peut-être plus que le médium textuel, un moyen d'embrasser la grande diversité des rapports au divin qui existent au sein d'une société catholique éminemment plurielle.

The Christian history is filled with stories of miraculous apparitions. During these theophanic events, a divine entity manifests itself to mankind. For the duration of the apparition, it becomes present and anchors itself in the sensory sphere of the witness, who must then integrate the reality of this out-of-the-ordinary experience. The most illustrious of these stories is undoubtedly the Resurrection. In the Gospels, the narration of this miracle unfolds through the many appearances that the resurrected made to his disciples. On this occasion, men and women were confronted with an event that defies understanding: the return to life of a dead man.Among these, three apparitions have been the subject of significant iconographic interest, unlike the others. The appearances to Mary Magdalene, the pilgrims of Emmaus and saint Thomas have been the focus of intense artistic investment by artists and their patrons. From the second half of the 16th century to the mid-17th century in particular, the number of their representations increased significantly. This happened at a time in history when Catholics and Reformers were engaged in a debate about the miraculous event in general, and theophanic events in particular. The former defended and validated their reality, while the latter condemned the excesses associated with these supernatural phenomena. This emulation surrounding the theophanic phenomenon renewed the questions that the Resurrectional miracle raised during early Christianity: How did these men and women come to transcend the paradigm of their own humanity by accepting as living the one they thought was dead? In other words, how did they come to believe in the incredible, and more than that, how did they convince others of the authenticity of their testimony ?Through the Italian paintings of Noli me tangere, Supper at Emmaus, and Doubting Thomas created between 1540 and 1650, this research explores how human beings react when confronted with the extraordinary and the unbelievable. What is questioned here are not only the relationships that witnesses maintain with the divine during these encounters between Heaven and Earth but also those maintained, afterward, by those who cannot be firsthand witnesses, having only a virtual connection with the divine through a narrative. In this respect, the image is a particularly fertile medium. Because it speaks to all strata of society and is present in both major urban centers and peripheral areas, it constitutes, perhaps more than textual media, a means of embracing the great diversity of relationships with the divine that exist within an eminently pluralistic Catholic society.

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