13 novembre 2023
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Luigi Russo, « L’expansion normande contre Byzance (XIe-XIIe siècles). Réflexions sur une question toujours ouverte », Presses universitaires de Caen, ID : 10670/1.15lb2c
Cet article propose une réflexion sur la dynamique de la conquête normande en Méditerranée dans la seconde moitié du XIe siècle, en montrant que chaque campagne militaire contre Byzance résulte d’impératifs à la fois stratégiques et géopolitiques. En premier lieu, la convergence d’intérêts avec la papauté romaine et la destitution de Michel VII Doukas, allié des Normands, poussèrent Robert Guiscard à adopter une politique agressive contre l’Empire byzantin (1081-1085), pas nécessairement dans l’intention de renverser le nouvel empereur Alexis Ier Comnène, mais plutôt comme le résultat final d’un parcours dont les étapes étaient intrinsèquement liées aux raisons profondes de l’ascension du chef normand. Un processus comparable s’observe sous Bohémond : celui-ci bénéficia d’un contexte international qui lui permit de se tailler un rôle de protagoniste sur l’une des scènes les plus prestigieuses, celle de la croisade, qui conduisit à la prise de Jérusalem (1099), et d’obtenir l’une des récompenses les plus convoitées, la prestigieuse principauté d’Antioche. Donc, les formes et les manières qui caractérisent l’affrontement entre l’Empire byzantin et les Normands furent l’une des dernières étapes de la progressive – et parfois irrépressible – expansion des chevaliers provenant des terres septentrionales.