Le Psautier réformé de Philip et Mary Sidney : une traduction de toute beauté?

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19 juin 2024

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Marie-Christine Munoz-Lévi, « Le Psautier réformé de Philip et Mary Sidney : une traduction de toute beauté? », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.1643bf...


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Document de travail avant relecture par l'éditeurThough some have, some may some psalms translate, We th[e] Sidneian PsA la Renaissance, le Livre des Psaumes de l’Ancien Testament fait l’objet de nombreuses traductions et adaptations littéraires, qui se présentent comme de véritables exercices de style. Dante compose une paraphrase des psaume pénitentiels. Pétrarque s’inspire de cet admirable exemple et transforme les psaumes en méditations religieuses, qu’il met en relation avec sa condition. En Angleterre, sous Elisabeth Ière, puis Jacques Ier, certains poètes, au nombre desquels on compte Edmund Spenser (1591), Elizabeth Grymeston (1604), John Davies of Hereford (1612), Sir William Leighton (1613, 1614), Sir Edwin Sandys (1615), s’attachent à transposer l’ensemble des sept psaumes pénitentiels, qui constituent un corpus restreint au sein du psautier. D’autres poètes, dont certaines grandes plumes, se limitent à quelques psaumes épars, comme George Gascoigne (1572-73), John Donne (1633), George Herbert (1633) et John Milton (1645-1648). Ajoutons à cela les versions musicales de ces paumes, en particulier celle de William Byrd (1588).La traduction du livre des Psaumes par Philip et Mary Sidney se distingue des autres, car selon les mots du célèbre poète anglais John Donne, elle mérite les plus grands éloges en raison de sa qualité exceptionnelle : « Though some have, some may some psalms translate, / We th[e] Sidneian Psalms shall celebrate » . Au fil du long poème dédicatoire qu’il rédige pour le psautier sidnéen, Donne nous livre des éléments d’appréciation du talent remarquable de ces deux poètes, frère et sœur, inspirés du même souffle divin qui fit naître les Psaumes de l’Ancien Testament ; il les érige en maîtres de l’art de traduire, capables à la fois de restituer la matière-même des psaumes, tout en lui donnant vie et suscitant le désir de chanter à l’unisson : « They tell us why, and teach us how to sing » (22). La métaphore musicale de l’harmonie céleste, si coutumière à la Renaissance, anime la célébration du psautier sidnéen : « may / These their sweet learned labours, all the way / Be as our turning, that, when hence we part / We may fall in with them, and sing our part.’ (53-56).Un tel éloge poétique du psautier de Philip et Mary Sidney nous conduit à nous interroger sur ce qui fait la beauté de ces transpositions poétiques de textes religieux connus de tous, ainsi que sur la portée de cette dimension esthétique dans un cadre réformé. En effet, depuis l’avènement de la Réforme dans l’Angleterre des Tudors, l’accès aux psaumes en langue vernaculaire représente un enjeu théologique et politique de poids. Afin d’évaluer la dimension esthétique de cette traduction et de tenter d’en mesurer l’effet sur le lecteur, nous nous intéresserons plus précisément aux éléments concrets de la transposition métrique, au traitement des images et à la mise œuvre rhétorique.Par ailleurs, il sera important de contextualiser cette traduction poétique dans la problématique plus large des traductions bibliques en circulation dans l’Angleterre des Tudors, car le débat sur les différentes traductions bibliques, depuis le rejet de la Vulgate, sous Henry VIII, sert de terreau aux choix linguistiques de nos deux poètes traducteurs. Nous nous réfèrerons pour cela au célèbre traité sur l’art poétique que rédigea Philip Sidney en 1579, The Defence of Poesy, dans lequel il pose les jalons de sa pratique de poète.

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