2009
Cairn
Allan Popelard, « Détroit, catastrophe du rêve », Hérodote, ID : 10670/1.164vkp
Le 4 novembre dernier, les citoyens de Détroit ont élu Barack Hussein Obama à 97%. De cette élection, les habitants attendent beaucoup. La ville a traversé en 2008 deux crises majeures: celle des subprimes d’abord et celle de l’industrie automobile maintenant. Pauvre, ségrégée, délabrée, Détroit a été, depuis la fin du programme des Empowerment Zones en 2004, totalement abandonnée par les républicains. On comprend alors pourquoi l’annonce de la création par Obama d’un Office of Urban Policy, chargé de coordonner la politique urbaine fédérale, a suscité le plus vif espoir. Mais la tâche du Président s’avérera sans conteste extrêmement difficile. Toutes les politiques urbaines ont, en effet, jusque-là échoué parce qu’elles se sont heurtées à la dynamique inégalitaire du capitalisme, à la fragmentation métropolitaine et au racisme. Dans la ville de la lutte pour les droits civiques et de l’afrocentrisme, la peur de l’Autre est sans nul doute au fondement de la production de l’espace.