31 janvier 2023
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Sahban, « Sanctuaires shintō et spatialité : l’omniprésence de l’espace des kami », Octaviana, ID : 10670/1.174a41...
Le culte shintō, pourtant fondamental dans la culture japonaise, est paradoxalement mal connu hors des frontières de l’archipel. Le terme jinja, traduit par « sanctuaire shintō », a un sens très large et n’est pas aisé à définir. Ce terme englobe une multiplicité de formes d’espaces dédiés au culte des kami, depuis les montagnes et forêts considérés comme des sites sacrés jusqu’aux formes architecturées les plus élaborées. Autant en milieu urbanisé que rural, les rituels shintō se règlent sur le calendrier agraire, particulièrement les périodes des semailles et des moissons ; à ces dates cruciales, les processions saisonnières participent à renouveler la vitalité du kami, pour assurer abondance et prospérité à la communauté.Ensuite, les divers usages à l’intérieur des limites du sanctuaire, usages cérémoniels mais aussi festifs voire marchands, mettent en évidence l’interpénétration entre espace sacré et profane dans l’enceinte des jinja. Enfin, la configuration architecturale des sanctuaires shintō n’est pas le propos principal de notre développement. En revanche la tradition de la reproduction architecturale à échelle réduite est une particularité qui peut expliquer l’influence de grands sanctuaires dans leur région voire à l’échelle nationale.Ce travail de recherche se place dans le domaine de l’anthropologie spatiale ; dans une approche transdisciplinaire, nous nous basons sur des ouvrages théoriques en langues occidentales et en langue japonaise, ainsi que sur nos observations personnelles directes, ethnographiques de rituels dans des sanctuaires d’échelles graduées, de sanctuaires de quartier aux grands sanctuaires d’Ise jingū et Izumo taisha.