2024
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Olga Bronnikova et al., « Entretien n°1 : Ethnographier le politique en migration », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.4000/128ld
Mathilde Zederman : Vous menez tous.tes les quatre des terrains ethnographiques sur l'engagement politique des migrant.es. Avant de rentrer plus en détails sur les principaux défis de telles enquêtes, comment définiriez-vous vos terrains ethnographiques ?Thomas Posado : Mon enquête concernant les Vénézuéliens à Madrid est située dans un seul espace, la capitale espagnole. Elle possède aussi une dimension transnationale étant donné que mes enquêté.es s'autodéfinissent comme part d'une lutte globale.Tony Rublon : En ce qui concerne mes travaux, je dirais qu'il s'agit d'une recherche multisituée sur une organisation politique transnationale, le PKK. Ses origines mêmes vont puiser dans le transnational. Dès le début de son existence, ses membres ont élaboré un espace transnational autour de plusieurs lieux centraux situés dans plusieurs pays, entre l'Europe et le Moyen-Orient. Dans mon enquête, s'est alors posée la question du choix des lieux : en quoi sont-ils représentatifs de l'espace et des acteurs transnationaux étudiés ? J'ai choisi d'aborder cet espace en questionnant les lieux où cette organisation politique exerçait une forme de gouvernement des populations. Dans ma thèse, je travaille à partir de deux camps de réfugiés : le camp de Lavrio en Grèce et le camp de Maxmur en Irak. J'ai également mené des enquêtes dans les camps de Fidanlik à Diyarbakir en Turquie et de Washokani à Hasaké en Syrie. Tous ces camps de réfugiés et/ou déplacés sont structurés et administrés par des organisations politiques kurdes partageant une proximité idéologique et organisationnelle avec le PKK.