5 juillet 2023
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Eloïse Vinson et al., « BIOTECHNOLOGIES DE L’EMBRYON ET TENSIONS MORALES : UNE ANALYSE PSYCHOSOCIALE DES ETATS GÉNÉRAUX DE LA BIOÉTHIQUE », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.178b9b...
Ces dernières décennies, le développement des biotechnologies a imprégné l’espace social, du fait des débats bioéthiques qui en ont découlé. La recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires humaines (CSEH) en constitue un exemple quasi-prototypique. Entre espoirs et craintes, l’avènement de ces technologies place l’embryon comme une « potentialité » scientifique aussi bien qu’un objet de débat, en témoigne l’organisation d’Etats Généraux de la Bioéthique (EGB). La théorie des représentations sociales (Moscovici, 1976) constitue un cadre d’analyse pertinent pour saisir les enjeux sociaux qui entourent ces débats bioéthiques. Nous avons réalisé une analyse de contenu thématique sur 4902 commentaires d’utilisateur·ice·s produits dans le cadre des EGB en ligne, répartis dans 11 propositions relatives à la recherche sur l’embryon et les CSEH. 4 thématiques principales ont été extraites de l’analyse du corpus : (1) les réflexions éthiques (2) les propositions relatives à la modification des lois (3) la justification de la recherche (4) des commentaires relatifs aux EGB. Ces résultats témoignent d’enjeux normatifs découlant de l’acceptation de la recherche et de ses applications, notamment au travers d’arguments relatifs au statut de l’embryon humain, qui représentent un enjeu central et persistant du débat (Warnock, 1987). Les biotechnologies de l’embryon s’inscrivent comme un objet socialement construit, caractérisant le rapport des individus à la science, à la procréation et à la définition de la vie et de l’humanité. Ces débats permettent de mettre en lumière les enjeux d’inscription et de participation citoyenne à l’avènement de technologies biomédicales et de nouveaux dispositifs de santé publique.