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Stéphane Labranche et al., « Chauffage au bois et qualité de l'air, usage et impact des microcapteurs: Checkbox : Sociologie , expérimenter et accompagner des mesures citoyennes de particules fines », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.17ad09...
En hiver, les appareils de chauffage individuel au bois non performants constituent une des sources principales de pollution de l’air aux particules fines sur la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Les territoires de la Région fortement impactés par ces problématiques ont ainsi engagé plusieurs démarches de réduction de ces émissions, notamment par la mise en place de dispositifs Fonds Air Bois. Sur le territoire grenoblois, les premiers retours d’expérience montrent que ce fonds n’est pas mobilisé par les habitants à la hauteur des objectifs, malgré l’accompagnement et la communication mis en place. Une des raisons avancées est que le chauffage au bois demeure peu connu en tant que source de pollution de l’air par les résidents du territoire.Le projet CheckBox, réalisé par un groupement de professionnels de la qualité de l'air (Atmo AuRA), de la médiation technologie-citoyens (Scop La Turbine) et de sociologues (Sciences Po Grenoble, CNRS), développe une approche sociotechnique innovante. Il vise ainsi à comprendre l’impact sur les citoyens de l’utilisation d’un dispositif couplant micro-capteurs portatifs de mesure de la qualité de l’air et accompagnement expert sur la qualité de l’air dans l’appropriation des problématiques liées au chauffage au bois et dans la mise en pratique d’actions.Ainsi, au cours des différentes phases du projet, plus de 70 citoyens volontaires ont pu emprunter un micro-capteur de particules fines et explorer la qualité de l’air de leur quotidien pendant plusieurs semaines. Les mesures, couplées à l’odorat et au visuel, leurs ont permis d’identifier spontanément le chauffage domestique au bois comme source d’émission de particules fines. Le mode d’animation collaboratif ainsi que les outils numériques pédagogiques sont venus renforcer la compréhension des phénomènes et de l'impact des différents facteurs d’influence (mode d’allumage, type d’appareil...). Les mesures ont eu des impacts positifs pour la mise en place d’actions concernant l’appareil et les pratiques, notamment la technique de l’allumage par le haut, qui s’est diffusé parmi les participants en tant que découverte ou confirmation. Les citoyens participants ont communiqué et sont devenus rapidement des ambassadeurs voire, pour certains, des lanceurs d’alerte, avec une réception variée de la part de leurs interlocuteurs. La simplicité de la prise en main de la technologie s'est révélée prometteuse pour une diffusion à grande échelle et en distanciel par le biais du dispositif Captothèque d’Atmo AuRA (prêt de micro-capteurs couplés à une plateforme numérique et un accompagnement expert). L’accompagnement technique et humain des citoyens (interprétation et recontextualisation des mesures, réponses aux questions de qualité de l’air, orientation à la mesure dans différents environnements, aide à l’utilisation du dispositif…), adapté aux différents profils, s’avère un élément essentiel pour permettre cette appropriation du sujet. La présence d’un relais local peut compléter le dispositif en favorisant la participation de publics plus variés (précaire, problématique spécifique…) ou en encourageant les changements de pratique une fois l’appropriation des problématiques acquises.