22 septembre 2014
Open Access , http://purl.org/eprint/accessRights/OpenAccess
Amel Mostefaï-Ithier, « Contribution à l'étude de l'art rupestre tassilien : à la recherche d'un sens à Ozan Ehéré (Tasîli-n-Ajjer, sahara central, Algérie) », Theses.fr, ID : 10670/1.186cak
En se basant sur le profil des figurations humaines et sur quelques présupposés particulièrement tenaces sur un monde des masques et un animisme considérés comme proprement noir-africains, nombre des auteurs ayant traité des images rupestres du Sahara central ont confondu «culture» et «identité raciale», canons artistiques et types anthropologiques, s'appliquant à écrire une Histoire culturelle hachée que rien ne justifie a priori. Ainsi, à Ozan Ehéré, de remarquables cas de rapports explicites illustrés par des scènes montrant un anthropomorphe touchant un zoomorphe invitent à suggérer un parallèle entre des figurations en style des Têtes Rondes et des images bovidiennes (styles de Séfar - Ozan Ehéré, d’Abañher, d’Iheren), alors que ces groupes sont généralement tenus pour indépendants l’un de l’autre et cloisonnés par souci typologique. Une première approche structurale de l’art rupestre de la zone permet aussi d’ouvrir quelques pistes stimulantes quant à la nature des êtres représentés sur les parois (qui ne sont peut-être pas des humains et des animaux ordinaires vaquant à quelque occupation banale), et conduit à s’interroger sur la fonction de ces images. À la lumière de leur possible dimension féminine, quelques peintures en style des Têtes Rondes pourraient sortir du dossier des représentations énigmatiques et l’on pourrait également — sans recours à des lectures littérales — faire quelque peu quitter aux images bovidiennes le monde de la peinture décorative et celui de la chronique historiée.