2013
Cairn
Gian Luca Podestà, « Building the empire. Public works in Italian East Africa (1936-1941) », Entreprises et histoire, ID : 10670/1.19f4um
Construire l’empire : les travaux publics dans l’Afrique orientale italienne de 1936 a 1941 Entre 1935 et 1940, l’Italie a dépensé 53 milliards de lires courantes dans la guerre et des projets de travaux publics en Éthiopie. Dans l’Afrique orientale italienne entre 1937 et 1941, l’État a globalement investi environ 10 milliards de lires courantes, dont 8 dans les routes et 2 dans d’autres travaux d’infrastructure.Les projets routiers, conçus directement par Mussolini, répondaient à plusieurs objectifs : à des intentions politiques, dans la mesure où de nouvelles routes devaient constituer, vis-à-vis du reste du monde, la manifestation incontestable d’une nouvelle civilisation impériale issue du fascisme; à des objectifs militaires, car les routes ouvraient tout le territoire éthiopien à l’armée italienne; construire des routes avait une grande portée sociale, puisque cela facilitait la venue de colons italiens; et finalement, les routes avaient une importance économique, car elles élargissaient le marché pour les commerces italien et local, tout en impliquant la participation de milliers d’entreprises de transport et de construction, de même que celle d’environ 200 000 travailleurs italiens et 100 000 africains.La conception et la construction de nouveaux quartiers italiens à Asmara et à Addis-Abeba, auxquelles Le Corbusier a vainement tenté de participer, ont été essentielles sur le plan économique comme sur le plan symbolique. Les dépenses publiques de guerre et les divers projets de travaux publics ont stimulé la croissance économique en Érythrée, la région qui a bénéficié le plus des initiatives en matière d’infrastructures et de production.