2006
Cairn
Guido Alfani, « Les réseaux de marrainage en Italie du Nord du XVe au XVIIe siècle : coutumes, évolution, parcours individuels », Histoire, économie & société, ID : 10670/1.19xcjt
Dans les sociétés européennes des siècles passés, les relations de parrainage et de compérage, qui étaient tissées sous une forme de parenté particulière (la « parenté spirituelle »), jouaient un rôle social important. Bien qu’il ait des spécificités importantes, le marrainage présente encore de nombreux aspects obscurs car il a été souvent assimilé au parrainage. Avant le Concile de Trente, les marraines avaient moins d’importance que les parrains ; elles étaient même absentes dans beaucoup de communautés italiennes. C’est justement le Concile qui, en imposant une très nette diminution du nombre des parrains, revalorisa le marrainage et favorisa la participation des femmes à des systèmes complexes de parenté spirituelle. Dans le cadre de cette évolution, l’activité des marraines se dessine comme une sorte de « carrière » qui règle et conditionne l’élaboration progressive d’un réseau de relations qui a été souvent intégré dans celui des hommes (pères ou maris).