Prévoir/prévenir la contamination : récit d’anticipation et hygiénisme

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5 novembre 2015

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Anticipation Hygiénisme

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Valérie Stiénon, « Prévoir/prévenir la contamination : récit d’anticipation et hygiénisme », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.1a3r4f


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Résumé Fr

Au croisement de la médecine, de l’urbanisme et du réformisme social, les théories hygiénistes influencent profondément les conceptions du vivre-ensemble au XIXe siècle en France. Au même moment, les romans d’anticipation développent des préoccupations similaires à travers leurs visions de la communauté : conditions fragiles de la santé publique, mesures prophylactiques contre l’épidémie, mises à l’épreuve du corps social et des infrastructures urbaines. Émile Souvestre envisage l’allaitement des enfants à la vapeur (Le Monde tel qu’il sera, 1846), Jules Verne conçoit France-Ville comme la « cité du bien-être » centrée sur la propreté (Les Cinq Cents Millions de la Bégum, 1879), Léon Daudet satirise une autocratie médicale devenue meurtrière par l’application outrancière des lois d’hygiène (Les Morticoles, 1894) et Paul Adam présente l’organisation des villes selon les cycles de la reproduction, favorisant la femme enceinte mais rendant stérile le soldat (Les Lettres de Malaisie, 1898).Les convergences entre les théories hygiénistes et les récits d’anticipation reposent non seulement sur un discours social et idéologique privilégiant certaines topiques comme la contamination, mais aussi sur des formes d’expression spécifiques, l’hygiénisme ayant généré nombre d’écrits – du traité à l’essai – caractérisés par leur propre poétique. Poser des principes, édicter des lois, recenser les composantes du corps social, réformer les mœurs, cartographier la ville et catégoriser ses habitants : ces démarches cognitives et les rhétoriques qui leur sont associées transitent aussi par la fiction romanesque, qui les fait siennes. On propose d’examiner ce double aspect : entre théorie et application, entre discours social et roman, comment la fiction d’anticipation s’approprie-t-elle l’hygiénisme pour en confirmer les principes, les critiquer ou les réinventer ? Quelles sont les modalités de ce dialogue à la fois prédictif et prescriptif (intégration, citation, transposition) ? Enfin, une évolution est-elle perceptible au long de la seconde moitié du siècle ?

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