15 janvier 2021
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Julie Chevaux, « Éthique et esthétique du Bloomsbury Group : la communauté à l'oeuvre chez Roger Fry, Clive Bell, E.M. Forster et Virginia Woolf », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.1b6t11
Cette thèse examine la relation entre les recherches esthétiques du Bloomsbury Group, pour lesquelles ses auteurs sont connues, et ses questionnements éthiques, que l’historiographie littéraire a moins explorés. Fry est connu pour avoir fait la promotion des postimpressionnistes en Angleterre, mais la subtilité de sa théorie est souvent ignorée ; Bell est toujours associé à Fry mais négligé parce que sa théorie semble de prime abord moins cohérente ; le modernisme Forster est en ce moment ré-examiné, notamment parce qu’il est cité en exemple par de grands auteurs contemporains ; la recherche la plus récente a exploré l’engagement social et politique de Woolf et l’a mis en rapport avec son esthétique. Les œuvres de ces auteurs doivent être étudiées ensemble, notamment parce que leur comparaison fait apparaître leurs références éthiques et esthétiques communes et la recherche de nouvelles formes de communauté à travers l’art. Ces recherches les mènent sur les traces d’une histoire réelle et fantasmée, d’Athènes à Florence puis Paris, mais ce récit de Grand Tour moderne doit être défait pour laisser place à l’autre et à la rencontre. La friction entre époques, systèmes de pensées et mondes langagiers inspire les arts et leur comparaison ; littérature, peinture et musique s’inspirent l’une l’autre mais font également signe vers un écart dans l’expérience artistique. La référence à l’art idéal de la musique renvoie par contraste à l’impossibilité de communier parfaitement avec l’œuvre d’art littéraire ou picturale. Fry, Bell, Forster et Woolf créent cet écart dans leur écriture pour faire geste vers cet autre de la littérature qu’est le lecteur.