2007
Cairn
Odile Chagny, « Les paramètres de la réforme : une comparaison France-Allemagne », Retraite et société, ID : 10670/1.1ba670...
Cet article propose une analyse comparée de la logique des réformes mises en œuvre en France et en Allemagne. Il met en évidence des différences substantielles, même si dans les deux pays les réformes affichent a prioriune même logique quant à l’utilisation des leviers pour contenir la hausse des engagements: la limitation de la hausse du taux de cotisation, une baisse limitée du taux de remplacement et la prolongation de la durée d’activité et d’assurance comme facteur d’ajustement. La contrainte liée au vieillissement démographique est nettement plus accentuée en Allemagne, et l’arbitrage entre stabilisation du taux de cotisation, taux de remplacement et report de l’âge de la retraite s’est clairement soldé au détriment des deux derniers. Le développement de l’épargne par capitalisation devient un élément intrinsèque du système allemand de retraite, et l’équilibre entre «piliers» risque de se trouver profondément bouleversé à terme. En France, l’arbitrage entre stabilisation du taux de cotisation, taux de remplacement et report de l’âge de la retraite est beaucoup moins tranché. Le succès de la réforme est soumis à des hypothèses assez optimistes de rééquilibrage du marché du travail et le niveau garanti de taux de remplacement est conditionné par une succession de rendez-vous qui, au regard du contexte démographique, économique et de la situation financière des régimes, peuvent modifier les instruments de pilotage et affaiblir la garantie de niveau de vie. Si, en France, le redéploiement des cotisations d’assurance chômage nécessaire à l’équilibre du régime général est gagé sur une forte amélioration de la situation du marché du travail, les réformes allemandes ont opté pour reporter hors du champ de l’assurance vieillesse les ajustements nécessaires dans le cas où l’amélioration du marché du travail n’aurait pas lieu, au risque d’une hausse du poids des ressources affectées au financement du risque vieillesse et d’une montée de la pauvreté dans la vieillesse.