Exile, adolescence and individuation: The journey of the heroe’s children Adolescence, exil et individuation : périples des enfants du héros En Fr

Résumé En Fr

Exile is a social, political, historical and family rupture. This article focuses on the experience of the children of political exiles, often born in the country that received their parents and whose subjectivation occurs in the back and forth between these two countries. In this context, the adolescent difficulties of individuation are accentuated by the lack of recognition, identification and history. Two cases of adolescents who grew up in exile illustrate this difficult individuation in adolescence when the risk of breakdown of parental figures is always present. The issue of recognition by the socius is first discussed as an introduction of a possible figuration of an ideal “elsewhere” that makes a “here” impossible. Finally, the inscription of a personal history of exile is discussed. The analytic space proves to be a reliable environment, able to receive the acted repetition of these teenagers during their emotional journey, an adequate environment to the heroic journey –which reveals truth and gives access to loss. Giving access not only to a symbolic and social recognition, but the family novel, the filiation and transmission. Without it, the teenager growing up in a wandering unnamed why they remained unknown research.

L’exil est une déchirure sociale, politique, historique et familiale. Cet article s’intéresse à l’expérience des enfants des exilés politiques, souvent nés dans le pays d’adoption des parents et qui se constituent subjectivement dans l’aller-retour entre ces deux pays. Dans ce contexte, les difficultés de l'individuation et la souffrance identitaire de l'adolescence se voient accentuées par l’absence de reconnaissance, d’appartenance, d’histoire. Deux vignettes cliniques d'adolescents ayant grandi dans l’exile illustrent l’impasse identitaire de l’adolescence quand le risque d’effondrement des figures parentales est toujours présent. La question de la reconnaissance par le socius est d’abord discutée avant d’accéder à la figuration d’un ailleurs qui rend impossible l’ici, puis à l’inscription d’une histoire personnelle de l’exil. L'espace analytique, en accueillant la répétition agie de ces adolescents pour la figurer et l’inscrire, se montre capable de faire tenir l’environnement lors de cette traversée affective, un environnement propice au périple -le voyage mythique qui dévoile une vérité et donne accès à la perte. Donnant accès non seulement à une reconnaissance symbolique et sociale, mais au roman familial, à la filiation une et à la transmission. Sans cela, l'adolescent grandit dans une errance sans nom, les raisons de leur recherche demeurant inconnues.