2018
HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société - notices sans texte intégral
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Annie Hourcade Sciou, « La bienveillance dans la problématique du conseil chez Aristote », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société - notices sans texte intégral, ID : 10.7834/phoenix.72.1-2.0086
L’eunoia selon Aristote, telle qu’il la présente dans les éthiques, soulève de nombreuses difficultés, notamment en ce qui concerne son statut, son lien problématique au désir et la place qu’elle est susceptible d’occuper dans les différentes formes d’amitié. L’eunoia est également abordée par Aristote dans la Rhétorique, mais il s’agit d’une eunoia – de l’orateur, de l’auditeur – intégralement fabriquée par le discours dans le cadre de la persuasion par le caractère et par les affects. La caractérisation par Aristote de l’eunoia rhétorique en regard des deux autres qualités du conseiller : prudence, honnêteté, qualités avec lesquelles elle ne se confond pas, apporte des éléments pour une meilleure compréhension de la relation de conseil, notamment concernant la place qu’elle accorde aux émotions. L’eunoia de la Rhétorique – eunoia du conseiller ou de celui qui reçoit le conseil – son statut d’affect, sa dimension désintéressée, la place surtout qu’elle ménage au souhait, désir ineffectif, est très représentatif du rapport spécifique que le conseil entretient avec le discours et avec l’action. Même si elle ne permet pas d’en surmonter les difficultés, l’eunoia de la Rhétorique et le rôle qu’elle joue dans la relation de conseil, est peut-être susceptible d’apporter un éclairage supplémentaire à la conception aristotélicienne de l’eunoia dans les Ethiques.