Une nouvelle revue interdisciplinaire pour un domaine académique émergent

Résumé Fr

En début des années 2000, Peter Jackson et David Khan s'enthousiasmaient de la naissance d'une « École française du renseignement » 1. Il est vrai que, depuis le milieu des années 1990, il était tentant de voir cet intérêt soudain pour les études sur le renseignement, bien visible par cette vague de publications, de séminaires et de sessions de formation sur le thème. Mais le Recensement de thèses de doctorat sur le renseignement, réalisé par l'académie du renseignement en juillet 2021, montre que ce foisonnement n'est pas encore parvenu à institutionnaliser cet engouement généré par un environnement favorable issu de la révolution de l'information et des attentats de septembre 2001. Aucune chaire dédiée à l'enseignement du renseignement en histoire, en science politique ou en droit. Seules les sciences de gestion et de l'information/communication ont crée des postes dédies à l'enseignement de l'intelligence économique, profitant des différents rapports publics consacrés à cette politique publique. Cela dit, toutes ces initiatives éparses ont largement influé sur l'intégration des thématiques autour du renseignement dans les cursus universitaires, tandis qu'une meilleure articulation entre monde universitaire et milieu de l'édition a permis une vulgarisation améliorée du « renseignement à la française », se distinguant du traitement journalistique des années 1980-1990 et à donné lieu à la publication de nombreux ouvrages scientifiques.