Étude d’une calcification retrouvée dans la ceinture pelvienne d'un individu inhumé dans la léproserie médiévale de Saint-Thomas d'Aizier (Eure)

Fiche du document

Date

24 mars 2017

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licences

http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/ , info:eu-repo/semantics/OpenAccess




Citer ce document

Joël Blondiaux et al., « Étude d’une calcification retrouvée dans la ceinture pelvienne d'un individu inhumé dans la léproserie médiévale de Saint-Thomas d'Aizier (Eure) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.1d7l04


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

Un squelette adulte complet provient de la léproserie médiévale de Saint-Thomas d’Aizier. Mis au jour dans les niveaux les plus récents du cimetière au nord de la chapelle, il s’agit d’un homme de 47 ans environ inhumé dans un cercueil. Des atteintes lépromateuses ont été observées (syndrome rhino-maxillaire, appositions périostées, atteinte de la phalange proximale du premier métatarsien droit…). Lors de la fouille de cette sépulture, une calcification volumineuse de forme ovoïde a été identifiée, restée en place dans la ceinture pelvienne.Différentes analyses ont été menées sur cette calcification (radiographie ; étude en diffraction X révélant la présence de calcite (CaCO3) associée à du quartz (SiO2), à un composé de magnésium, d’aluminium, de silicate, de fer et de nickel ; étude en spectrométrie à infrarouge montrant un mélange de calcite, de carbapatite (phosphate de calcium carbonaté) et d’alpha quartz.Les analyses spectrographiques et cristallographiques menées sont convergentes et déterminent la nature intravésicale de ce calcul sans qu’il soit possible de préciser son origine cristallographique : phosphate de calcium, urate de calcium ou oxalate ? Ces trois constituants primaires peuvent en effet coexister au cours de la formation d’un calcul. Toutefois, la structure irrégulière et la présence de magnésium indiqueraient aussi la présence d’infections urinaires avec leurs effets délétères, bien connus, sur la fonction rénale. Il n’est donc pas exclu que cet homme soit mort d’une insuffisance rénale par infection rétrograde. L’absence d’intervention (taille de la pierre), acte chirurgical pourtant pratiqué au Moyen Âge, est également notée (manque de thérapeute à proximité ou pusillanimité du malade ?). Il est vrai que la mortalité, lors de l’extraction des calculs vésicaux, était fortement dissuasive. Par ailleurs, le régime alimentaire peut-être mis en cause également : les régimes carnés suscitent plus la formation de calculs rénaux tandis que les régimes végétariens des calculs vésicaux. Ces derniers sont généralement courants dans les populations à faible niveau social et suivant un régime végétarien. Pour cet homme, outre la lèpre dont il était atteint, la présence d’un tel calcul pourrait donc, à la fois, être liée à l’association d’un régime végétarien, à une infection urinaire chronique probable et à une insuffisance rénale consécutive de l’infection. Toutes ces atteintes participeraient aux causes du décès de ce sujet.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en