Chair picturale : pour une dilution métaphorique de la chair

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Cet écrit porte sur le désir d'une jeune artiste de retranscrire la chair ainsi que tout ce qui constitue le corps organiquement uniquement à l'aide de l'aquarelle. Loin d'être des reproductions frontales d'éléments corporels concrets, les œuvres à partir desquelles cette réflexion est constituée sont de l'ordre de la réinterprétation, de l'imagination, de la métaphore. Au fil des pages sont évoqués le cheminement de ce travail pictural, ses composantes plastiques et esthétiques, sa dimension philosophique, mais aussi les doutes et les difficultés posées par le traitement d'un tel sujet, avec le choix d'un tel médium. Porteuse de paradoxes, l'œuvre ici présentée se propose d'offrir un autre regard sur le corps, assumant la poésie et la douceur émanant du liquide pigmenté déposé sur le papier ; elle suggère de voir se dissoudre les chairs dans diverses compositions, fragmentées ou fluides, multiformes ou homogènes, souvent à mi-chemin entre les aspects contraires de ce même matériau. Là où l'érotisme est sous-jacent, l'eau poétique et l'analogie avec le végétal inévitable, cet univers de la chair imaginaire contourne le réel tout en le questionnant. En amorçant premièrement les problématiques de la déconstruction du corps, soulevant des points tels que l'obsession, l'informel ou le féminisme, la réflexion se poursuit autour de la dilution permise par les qualités particulières de l'aquarelle, offrant un champ des possibles aqueux aussi bien philosophique que plastique. L'ouvrage se conclut sur la dimension métaphorique de l'œuvre, sillonnant ses aspects imaginaires, érotiques, religieux ainsi que l'importante part de confusion avec le monde végétal. Par ces mots écrits à la lumière de philosophes allant de Gaston Bachelard à Georges Bataille, tutoyant les œuvres d'une Marlène Dumas ou d'un Francis Bacon, Chair picturale : pour une dilution métaphorique de la chair invite sans prétention le lecteur à un voyage poétique au cœur de l'organisme qui est le sien.