2020
Cairn
Wolf Feuerhahn, « Le chercheur et le discours de ses objets », Questions de communication, ID : 10670/1.1dq5le
Le chercheur en sciences humaines et sociales n’arrive jamais en terrain vierge. Ses objets (acteurs, institutions) se nomment, se qualifient, se pensent avant qu’il ne s’intéresse à eux. Que doit-il faire dès lors ? Considérer ces discours comme un obstacle épistémologique ? Cela supposerait de postuler que notre propre théorie de la connaissance scientifique échappe elle-même à l’histoire. Je souhaite au contraire les prendre au sérieux et émettre, sur la base de travaux antérieurs, trois suggestions : enquêter sur les noms donnés aux savoirs par les acteurs ; sur l’historiographie qu’ils produisent ; et, enfin, sur la pratique de l’historicisation elle-même. Ces propositions réflexives ne prétendent pas dégager un sol premier fondateur et anhistorique permettant d’asseoir les sciences humaines et sociales pour l’éternité, mais assumer leur historicité et à ce titre aussi celle de ces lignes.