Peut-on prendre la mesure du risque silice ? : Enquêtes santé, enquêtes travail et outils de veille sanitaire Fr En

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5 novembre 2012

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santé


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Catherine Cavalin et al., « Peut-on prendre la mesure du risque silice ? », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10670/1.1dv127


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. La communication présente les champs de recherche, les sources, les méthodes et quelques premiers résultats du projet SILICOSIS piloté par Paul-André Rosental au Centre d’études européennes de Sciences Po, soutenu et financé par le Conseil européen de la recherche (European Research Council, ERC) pour la période 2012-2017. SILICOSIS est un projet de recherche qui fait collaborer étroitement l’histoire, la médecine, la statistique, la sociologie et l’épidémiologie.La silicose, pathologie causée par l’inhalation de silice cristalline, est la maladie professionnelle la plus mortelle de l’histoire (Rosental, 2008, 2013 ; Rosental, Devinck, 2007 ; Carnevale et al., 2012). Elle continue de causer des dégâts sanitaires considérables en lien avec les activités industrielles dans les pays développés mais aussi, de manière croissante, dans les pays émergents. Les travaux historiques montrent à quel point la silicose doit sa définition médicale même à des négociations impliquant, à partir des années 1930 et sous l’égide du Bureau international du Travail (BIT), des États, des syndicats d’employeurs et desalariés, des institutions chargées de la protection sociale. Ces travaux permettent de mieux comprendre les fondements du sous-repérage et de la sous-déclaration massifs de cette pathologie, en particulier du fait de confusions diagnostiques avec des maladies non reconnues comme d’origine professionnelle ou industrielle.La communication privilégie un aspect justifiant le caractère interdisciplinaire du projet : il s’agit d’interroger les classifications médicales contemporaines pour réévaluer la prévalence de la silicose aujourd’hui, en explorant des pistes de recherche qui mettent également au jour des mécanismes liés à l’exposition à la silice cristalline – et pas seulement par voie d’inhalation –, pour un ensemble de pathologies inflammatoires systémiques (Koeger et al., 1995) dont l’étiologie est inconnue et l’épidémiologie hétérogène. Ces pathologies (sarcoïdose (Vincent, Lièvre, 2002), lupus érythémateux disséminé (Parks et al., 2002),sclérodermie (Haustein, Ziegler, 1985), polyarthrite rhumatoïde par exemple), tout en étant rares si l’on retient le critère d’une prévalence inférieure à 1/2000, touchent plusieurs dizaines de milliers de personnes en France et sont, pour partie d’entre elles (polyarthrite rhumatoïde, lupus, sclérodermie), inscrites à la liste des affections de longue durée (ALD) exonérantes.À la question : « quelle est la prévalence, d’origine professionnelle ou non, de l’exposition à la silice cristalline, et quelle est la prévalence des pathologies – silicose mais pas seulement – qui en résultent ? », aucune source ne fournit le matériau d’une réponse exhaustive ou représentative de la population générale. C’est notamment ce manque que soulignent les travaux épidémiologiques et à visée de surveillance sanitaire qui débouchent sur la construction de « matrices emplois-expositions » centrées sur les expositions professionnelles à l’inhalation de silice cristalline (Delabre et al., 2010 ; Groupe de travailMatgéné, 2010 ; Luce et al., 2007 ; Luce et al., 2006).L’équipe du projet SILICOSIS se propose de rassembler et de confronter des sources qui, imparfaites ou partiellement aveugles sur la question à traiter, diverses par la nature des données qu’elles fournissent et les méthodes d’analyse qu’elles mettent en oeuvre, peuvent collaborer de façon dynamique : enquête statistique et historique sur archives ; travail qualitatif par entretiens et montage d’une enquête statistique en ligne auprès de médecins pour évaluer les pratiques diagnostiques et de prise en charge ; recherches médicales menées dans le laboratoire de minéralopathologie de l’hôpital saint-Joseph-saint Luc de Lyon ; enquêtes statistiques « santé » et « travail » françaises mesurant les liens entre santé et travail sous desangles qui s’ignorent souvent mutuellement (Cavalin & Célérier, 2012a) ; données administratives de santé. Celles-ci (données du Système national d’information inter-régimes de l’assurance maladie – SNIIRAM – ou du Programme de médicalisation des systèmes d’information – PMSI) permettent, au moins à des fins de cadrage et dans un domaine où les prévalences sont faibles, de tester des hypothèses sur des échantillons exhaustifs.

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