Portrait of the Narrator as a Phallocrat: Tristram from Swiftian Modern to Self?Defeating Shandy

Résumé En Fr

Most analyses of Tristram Shandy along the lines of gender studies more or less take it for granted that Sterne is one with his narrator. This essay argues that distinguishing between the two opens up new avenues. As a narrator, Tristram turns out to be as much of a phallocrat as his father is as a character. But far from indicting Tristram in a straightforward manner that would all too clearly resemble the latter’s assertive style, Sterne uses the text itself to debunk his narrator’s claims to both authority and originality, since Tristram unwittingly but repeatedly echoes the Swiftian “Modern.” Sterne thus offers the reader an alternative to the “authorized version” of the text that Tristram constantly tries to enforce, and suggests an anti‑phallocratric mode of both writing and reading.

Alors que la plupart des analyses de Tristram Shandy s’intéressant à la question du genre tendent à considérer que Sterne et son narrateur ne font qu’un, cette étude se propose de montrer l’importance de la distinction entre les deux. En tant que narrateur, Tristram est aussi phallocrate que son père l’est comme personnage. Mais loin de condamner Tristram d’une manière directe, qui ne s’apparenterait que trop au style péremptoire de ce dernier, Sterne laisse le soin au texte lui‑même de mettre à mal les prétentions à l’autorité et à l’originalité de son narrateur, lequel ne cesse de faire involontairement écho au « Moderne » swiftien. Sterne propose ainsi au lecteur une autre version du texte que celle que Tristram tente sans cesse de lui imposer, offrant par là‑même un mode d’écriture et de lecture non phallocrate.