2024
Yoann Pascal et al., « Lansargues (34), la ZAC des Conques, tranche 3: Rapport de fouille archéologique », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.1e6893...
Le site des Conques à Lansargues a été identifié par prospection pédestre dans les années 1980. Outre des indices de la préhistoire et de la protohistoire, le gisement avait alors aussi livré du mobilier antique évoquant un modeste habitat. Si l’existence d’un établissement gallo-romain a bien été confirmée par deux diagnostics en 2018 et 2021, seule sa frange occidentale a été concernée par la fouille de la ZAC des Conques. L’opération a permis d’observer l’extrémité d’un corps de bâtiment très arasé, ainsi que deux grandes fosses, quelques fossés, un enclos et un puits. Caractériser l’établissement n’est pas évident tant le site est détérioré (par les labours ?). Pourtant, quelques indices permettent d’envisager que sa partie occidentale était plutôt destinée à des activités agricoles. En effet sur environ 120 m², un (vaste) chai à dolia associé à de petites pièces, dont les sols de béton encadrent une cuve, offrent l’image d’espaces techniques plutôt que d’espaces d’agréments. La combinaison dolium / cuve oriente tout naturellement vers des activités viticoles même si en l’état, il est impossible de le certifier. La présence de rares fosses de plantation de vigne sur l’emprise de la fouille pourrait plaider dans ce sens, mais aucune n’a été identifiée dans les tranchées environnantes lors des derniers diagnostics. A contrario, l’assemblage céramique renvoie plus à un contexte de consommation que de production. La présence de fragments d’enduits peints et de vaisselle en verre abonderait d’ailleurs dans ce sens, tout comme l’absence de mobilier de la sphère artisanale tel que les pesons. Le tout permet d’envisager l’apparition de cet établissement au Ier s. ap. J.-C. et son abandon au plus tard dans les tout premiers temps du IIIe s. ap. J.-C., à l’image de nombreuses exploitations antiques dans ce secteur nord de l’Étang de l’Or. On remarque toutefois des indices, si ce n’est de réoccupation, du moins d’activités se déroulant autour de 400 ap. J.-C. Un puits est en effet bouché et d’anciennes dépressions totalement gommées du paysage. Doit-on imaginer un hiatus entre l’Antiquité et les premiers temps du Moyen Âge ou faut-il plutôt voir le déplacement de l’occupation à quelques encablures ? Si les informations sur l’établissement antique des Conques sont encore aujourd’hui partielles, on pourra toutefois remarquer les similitudes avec les sites voisins, mieux documentés, des Aubettes à Mudaison et de la Font de Mauguio 3. Apparaissant tous trois ex nihilo au début du Ier s. ap. J.-C., leur activité est, semble-t-il, fortement orientée vers la viticulture. Seuls les espaces de production tels que chai et cuves sont identifiés, tout comme les champs environnants, principalement les vignes. La présence d’un habitat est également déduite, faute d’être observée, même si leur standing n’est pas nécessairement au même niveau. Le site des Conques doit-il donc être envisagé comme une exploitation agraire relativement développée ou plutôt comme une modeste ferme ? La question reste ouverte.