2001
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François Bart et al., « Les bas du Kilimandjaro », Espaces tropicaux (documents), ID : 10670/1.1ekuz4
Le Kilimandjaro, la plus haute montagne d’Afrique (5 896 m), n’est occupée par l’homme que jusqu’à 1 800-1 900 m. Malgré de très fortes densités, la population chagga n’a pas investi les hauts. L’administration coloniale a entériné et figé cette situation en fixant et matérialisant en 1921 la limite de la réserve forestière du Kilimandjaro vers 1 800 m. Les basses pentes et les plaines du piémont, longtemps perçues comme des espaces hostiles, répulsifs, ont connu, à la faveur du glissement vers le bas du système chagga et de la saturation de l’étage supérieur peuplé, un développement soutenu par des innovations. La perception du bas a évolué, les rapports entre le haut (ceinture café-banane) et le bas se sont enrichis, une nouvelle géographie de la montagne a été dessinée. Ces terres sont devenues un enjeu essentiel des transformations de la région. Ce processus affecte de façon très variable les pourtours du massif : aux différenciations de versants qu’implique l’inégale répartition des ressources en eau se surimpose une diversité des degrés et des formes d’intégration de la montagne aux systèmes régional et national. Les bas participent au réseau des relations des Chagga avec la montagne et avec l’extérieur, leur attachement à leur territoire des hauts demeurant fort malgré l’apparition de signes manifestes de saturation et de dysfonctionnements.