17 décembre 2024
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Máire Mhórdha et al., « Sex Education on Screen: Power, Pleasure and Moral Panics », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.61736/alizes.123/44/04
Les pays européens se heurtent encore à bien des difficultés lorsqu’il s’agit d’élaborer des programmes d’éducation sexuelle complets et adaptables à leurs systèmes éducatifs. Alors qu’on encourage le dialogue autour de la santé et de la prévention des grossesses, les questions relatives au plaisir, à la notion d’identité et à l’autonomie des jeunes vis-à-vis de leur sexualité et de leur corps suscitent des débats houleux. Des recherches (par exemple celle de Miedema en 2020) montrent que les programmes d’éducation à la sexualité omettent encore certains aspects cruciaux tels que le plaisir, la question du pouvoir ou encore celle des dynamiques de genre. Cet article montre, à travers deux séries télévisées populaires, Sex Education (Netflix, 2019-2024) et Normal People (Hulu/BBC 2019), comment les médias post-#MeToo peuvent servir de source informelle d’éducation à la sexualité. Ils véhiculent en effet des représentations nuancées des notions de consentement, d’identité et de plaisir dans divers contextes culturels et au sein d’une ample gamme d’expressions du genre qui normalisent la sexualité des jeunes. Les séries sélectionnées abordent également la question de la gestion des conflits en matière d’éducation sexuelle dans les écoles, et présentent les établissements scolaires comme des espaces contestés où les tensions personnelles etidéologiques abondent. La pertinence de cette analyse est soulignée par l’influence de paniques morales spécieuses qui ont émergé en réaction à certaines politiques éducatives (Rasmussen), des paniques qui entravent les progrès en matière de sexualité dans un contexte de guerre des valeurs (Hunter 1991).