2016
Cairn
Ivan Grinberg et al., « What bauxite strategy did French aluminium producers adopt? : From the pretence of a monopoly to lost opportunities (1890-2000) », Cahiers d'histoire de l'aluminium, ID : 10670/1.1f3bfb...
La France a été le berceau de la bauxite. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, elle domine largement le marché mondial grâce à l’importance de ses gisements en exploitation. Paradoxalement, les industriels français de l’aluminium, pourtant à la pointe du secteur, n’ont pas profité de ce quasi-monopole pour asseoir leurs positions sur la scène internationale. D’ailleurs, à la veille de la Première Guerre mondiale, ce sont les producteurs étrangers qui développent leur emprise sur la bauxite française. Il faut attendre le milieu du XXe siècle pour que s’esquisse une stratégie « bauxite » dans les rangs de l’industrie française de l’aluminium. En fait, le principal producteur, AFC qui devient Pechiney en 1950, prend conscience de l’insuffisance, à terme, des réserves minières de la France pour faire face à ses besoins de croissance. D’abord, le groupe s’assure progressivement le contrôle des ressources nationales en bauxite. Surtout, s’ouvre le temps de l’expansion extérieure, d’abord en Afrique (Guinée) puis en Australie (Queensland). Cependant les résultats ne seront pas à la hauteur des ambitions. Au début des années 1970, force est de constater que la stratégie « bauxite » aura fait long feu, engloutie par les échecs des aventures outre-mer et les nouvelles priorités industrielles de Pechiney.