12 février 2020
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Samy Bounoua, « Penser l’écocide au XIXe siècle : crimes contre la nature, châtiment divin et vengeance de la Terre », HAL-SHS : histoire, ID : 10.4000/criminocorpus.8041
La notion d’écocide, qui désigne littéralement la destruction d’un espace habité, prend de plus en plus d’importance dans le débat sur le droit de l’environnement, et en particulier sur la définition juridique du crime contre la nature. Nous voulons montrer dans cet article que l’idée d’écocide précède l’existence du mot : dès le début du xixe siècle, en Occident, de nombreux acteurs (savants, philosophes, naturalistes, essayistes, etc.) s’inquiètent de l’accroissement des dégradations environnementales et voient dans celles-ci des fautes morales, voire des crimes commis contre la création de Dieu ou, dans un esprit plus laïque, contre une nature qui devrait rester inviolée pour le bien de l’humanité. Nous insisterons notamment sur la peur du châtiment que suscitent de telles infractions. Fruit d’une justice divine ou immanente, ce châtiment serait l’effondrement de la civilisation.