24 février 2020
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N'Kpomé Styvince Romaric Kouao, « ANALYSE DES MUTATIONS GEOGRAPHIQUES LIEES A LA CULTURE D'ANACARDE DANS LES SOUS-PREFECTURES DE DIABO, BOTRO ET BODOKRO (CENTRE DE LA CÔTE D'IVOIRE). », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.1icuew
Depuis la fin de la décennie 1990-2000 la culture de l’anacarde connaît un développement soutenu au sein des finages des sous-préfectures de Diabo, Botro et Bodokro. Les plantations verdoyantes d’anacarde impressionnent. Leur présence dans le paysage ouvre le champ à toute sorte de suppositions sur l’ampleur de leur progression spatiale et les conséquences qui en émanent. Au regard de cette situation, la présente étude a pour objectif d’analyser les mutations paysagère et agraire induites par l’expansion des vergers d’anacardiers dans les finages des sous-préfectures de Diabo, Botro et Bodokro. Pour atteindre cet objectif, la méthodologie s’est appuyée sur les enquêtes socio-économiques et le traitement d’images optiques (Landsat TM de 1989, ETM+ de 2002 et OLI-TIRS de 2017). Les résultats de l’étude révèlent plusieurs faits. D’abord, l’anacarde occupe une place de plus en plus prépondérante dans l’occupation du sol des sous-préfectures de Diabo, Botro et Bodokro depuis la décennie 2000-2010. Les facteurs de son émergence se résument essentiellement aux bonnes propriétés physiques des sols de la région, aux densités de peuplement rural de plus en plus élevées et à sa rentabilité. Ensuite, la superficie des vergers d’anacardiers connaît un taux d’accroissement spatial exceptionnel dans les espaces d’étude ; elle est passée de 900,09 ha en 2002 à 8847 ha en 2017 soit 58,56 % par an. Cette forte progression spatiale se fait surtout au détriment des savanes arbustives, des savanes arborées et des jachères qui ont perdu respectivement 3567,02 ha, 1828,81 ha et 1124,08 ha au profit de cette arboriculture. Ces mutations géographiques induisent des conséquences au triptyque plan écologique, économique et social. Au plan écologique, elles favorisent la restauration des espaces peu boisés et le rétrécissement de la superficie du couvert végétal naturel. Au plan socio-économique, bien qu’elles participent activement à l’amélioration des conditions de vie des planteurs et de leur famille, elles engendrent toutefois de multiples conflits (conflit foncier, conflit entre éleveur et producteurs d’anacarde etc.).