Le rire et le bon sens

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1988

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Michel Canivet, « Le rire et le bon sens », Revue Philosophique de Louvain, ID : 10.2143/RPL.86.3.2013516


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Résumé En Fr

Laughter is a visible pleasure which involves a social aspect. Bergson saw in it a common sense reaction bound to a formulation of the comic and a regulatory phenomenon due to society. This view was criticised by Dupréel in the name of sociological plurality and by Jeanson in the name of individual existence. The continuation of the consideration can be supported to a considerable extent from Kant. A paragraph in the Critique of Judgement contains the essential elements of a theory of laughter (bodily pleasure, slightly disinterested, the effect of absurdity). These elements have to be understood in the light of the general contribution of the third Critique to intersubjective communication and its transcendental condition, namely common sense. It then becomes likely that laughter is the bodily manifestation of common sense without which language fails to communicate. (Transl, by J. Dudley).

Le rire est un plaisir visible qui comporte un aspect social. Bergson y voyait une réaction de bon sens liée à un comique objectif et un phénomène de régulation dû à la société. Cette conception fut critiquée par Dupréel au nom de la pluralité sociologique et par Jeanson au nom de l'existence individuelle. La poursuite de la réflexion trouve un appui considérable chez Kant. Un paragraphe de la Critique de la faculté de juger contient les éléments essentiels d'une théorie du rire (plaisir corporel, jeu désintéressé, effet d'absurdité). Ces éléments doivent être compris à la lumière de ce que la troisième Critique nous apprend en général sur la communication intersubjective et sur sa condition transcendantale qu'est le sens commun. Il devient alors vraisemblable que le rire soit la manifestation corporelle du sens commun sans lequel il n'y a pas de communication dans le langage.

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