Un appelé de l’armée française raconte à sa fille ses missions à Sétif de 1960 à 1961 lors de la Guerre d’Algérie

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L’informateur a fait partie des appelés du contingent lors de la Guerre d’Algérie. Il raconte son expérience dans l’armée à sa fille. Il part en 1960 à l’âge de 20 ans. Il se souvient du départ de Marseille comme d’un moment poignant, avec les soldats qui chantaient "Ce n’est qu’un au revoir". Il est affecté au service des transports du fait de son métier de mécanicien. Ses missions lui permettent de se déplacer régulièrement pour des dépannages, transports de matériel… Le reste du temps il garde la citadelle qui leur sert de caserne à Sétif. Il raconte son premier tour de garde, lorsque de nuit il aperçoit un Algérien sur qui il n’aura pas la force de tirer. Il a également l’ordre de soulever le voile des femmes, ce qui constitue une ruse courante des hommes recherchés. Il se souvient également avoir effroi de scènes de torture, notamment en prison. Il évoque comme une rumeur les "corvées de bois" désignant l’exécution de prisonniers algériens. Selon lui il n’existe pas de guerre sans torture. Il se souvient de l’épisode du Major qui, pour le tester, avait tenté de rentrer dans la citadelle et comment il lui avait tenu tête, à qui il avait interdit l’accès de la citadelle, à raison, car il s’agissait en réalité d’un test pour vérifier la sécurité. Enfin, il raconte la peur ressentie lors de sa dernière mission, pour laquelle il s’était porté volontaire pour soutenir un ami. Il repart en 1961 avec un sentiment de joie mêlé de tristesse de devoir quitter ses compagnons. Avec le recul, il ne regrette pas d’avoir participé à cette guerre qui a constitué une expérience de vie.