3 novembre 2020
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Sophie Milcent-Lawson, « Apposition et métonymie adjectivales, figures d’une sous-énonciation ? », HAL-SHS : littérature, ID : 10.4000/corela.12206
Dans le cadre d’une étude sur les anthropomorphismes langagiers qui appliquent à un support nominal référant à un animal un prédicat adjectival appartenant à la sous-classe des adjectifs psychologiques, deux configurations sont ici examinées : la construction appositive et la métonymie. Le corpus d’analyse est emprunté à l’œuvre romanesque de Marie Darrieussecq. On met à l’épreuve l’hypothèse que ces constructions participent d’une forme de désengagement énonciatif et peuvent en constituer des marques. Si ces sous-énonciations peuvent induire une lecture euphémisante interprétable en termes d’ethos de modération, elles autorisent tout autant une lecture litotique (dire le moins pour suggérer le plus). On défend donc la thèse selon laquelle on a affaire ici non pas à une position mais à une posture de sous-énonciation, stratégie de moins-disance au service d’un passage en force d’un point de vue sous-jacent – les animaux sont bien le siège d’émotions – la prise de distance sous-énonciative souvent associée à l’humour n’étant destinée qu’à se prémunir par anticipation de l’accusation d’anthropomorphisme.