2019
Cairn
Michel Murat, « 1927 : fin du roman ? », Littérature, ID : 10670/1.1mls3p
Le devenir d’un genre peut-il faire époque ? Oui, répondent Drieu la Rochelle et Emmanuel Berl en 1927, au moment où l’après-guerre se retourne en avant-guerre : « Tout est foutu », dit l’un, tandis que l’autre annonce « la fin du roman ». Alors même que le « liseur de romans » triomphe, le romancier a perdu la main. Berl montre comment la crise de la mimesis naturaliste, dont les bases épistémologiques sont effondrées, mine de l’intérieur la croyance au roman chez Mauriac ou chez Proust. Il prophétise la dissolution du roman dans la poésie : l’échec des Chemins de la liberté, la féerie célinienne, la lente dérive de Gracq, ne lui ont pas donné tort.