« I don’t dance now, I make money moves » : formalisme et attitude dans « Bodak Yellow » de Cardi B

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2022

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Emmanuel Parent, « « I don’t dance now, I make money moves » : formalisme et attitude dans « Bodak Yellow » de Cardi B », Musurgia, ID : 10670/1.1nmp2s


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À partir d’une étude de cas d’un morceau de rap contemporain, le hit de Cardi B « Bodak Yellow » paru en 2017, cet article pose à nouveaux frais la question du contextualisme dans l’analyse des musiques africaines-américaines. Tout en s’inscrivant dans une logique de production d’un tube mainstream, la chanteuse Cardi B établit par phonogrammes interposés une relation dynamique avec les performances d’un autre musicien, le rappeur Kodak Black. Ce faisant, « Bodak Yellow » passe du statut d’œuvre phonographique close sur elle-même à celui de « talking tune », un trope cette fois typique de la culture vernaculaire africaine-américaine. En proposant une analyse de cette interaction située, cet article entend montrer que l’enracinement systématique de la performance musicale noire américaine dans un contexte ne disqualifie pour autant pas une approche formelle de la construction des sons. C’est même le contraire qui se passe, car dans la culture noire, la virtuosité est un enjeu majeur de la performance. Mais il importe, au travers de la connaissance ethnomusicologique de cette tradition, de réinscrire ce jeu musical formel dans un geste culturel – une « attitude » – qui lui confère son sens le plus plein, musicalement parlant.

Focusing on a case study in contemporary US rap music, Cardi B’s 2017 hit “Bodak Yellow”, this article considers the comparative heuristic values of contextualism and formalism in the analysis of African American music. While fully immersed in the commercial logic of mainstream pop music, Cardi B establishes in this track a dynamic relationship with the performances of another rap artist, Kodak Black. Through this interaction, the status of “Bodak Yellow” as a single, autonomous work changes drastically, as it transforms into a “talking tune” typical of the African American vernacular tradition. Through the close analysis of the musical interaction between these two performers, this article aims to demonstrate that the systematic immersion of African American music in a performative context does not disqualify a formal, musicological approach. On the contrary, in Black vernacular culture, musical virtuosity is a key component of every performance. Nevertheless, it is important, through the ethnomusicological characterisation of this very tradition, to consider how these formal musical skills and strategies are rooted in a cultural background – an “attitude” in which they find their fullest musical meaning.

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