François Dosse, professeur des universités à l’ESPÉ de Créteil, maître de conférences à l’Institut d’études politiques et chercheur associé à l’Institut d’Histoire du Temps Présent retrace son parcours d’historien et ses choix de recherche

Fiche du document

Date

3 juin 2017

Type de document
Langue
Identifiants
Relations

Ce document est lié à :
Entretiens enregistrés dans le cadre de l'ANR Histinéraires

Organisation

MMSH

Licence

en cours


Mots-clés Und

enquête témoignage thématique Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) mémoire de synthèse des travaux scientifiques professeur(e) d'université historien parcours d'historien parcours intellectuel parcours scientifique carrière professionnelle égo-histoire agrégation d’histoire histoire familiale maître(sse) de conférence militantisme politique communisme trotskisme histoire journalisme sociologie historiographie structuralisme psychanalyse épistémologie philosophie écriture publication scientifique édition biographie écriture de soi Certeau, Michel de (1925-1986) Noirot, Paul (1923-2010) Politique hebdo (périodique) Roqueplo, Philippe (1926-....) Université de Paris VIII Linhart, Virginie (1966-....) Deleuze, Gilles (1925-1995) Châtelet, François (1925-1985) Miller, Judith (1941-....) Poulantzas, Nicos (1936-1979) Krivine, Alain (1941-....) Rotman, Patrick (1949-....) Mossé, Claude (1924-....) Devisse, Jean (1923-1996) Winock, Michel (1937-....) Rebérioux, Madeleine (1920-2005) Badiou, Alain (1937-....) Leconte, Daniel (1949-....) Recanati, Michel (1948-1978) Ecole Normale Supérieure Paxton, Robert Owen (1932-....) De Gaulle, Charles Khémis, Stéphane L'Histoire (Périodique) Ricoeur, Paul (1913-2005) Chesneaux, Jean (1922-2007) Le Roy Ladurie, Emmanuel (1929-....) Margolin, Jean-Louis (1952-....) Foucault, Michel École des Annales EspacesTemps Lévi-Strauss, Claude Barthes, Roland (1915-1980) Lejeune, Philippe (1938-....) Steiner, Philippe (1955-....) Paquot, Thierry Lepetit, Bernard (1948-1996) Burguière, André (1938-....) Conseil national des universités Nora, Pierre Garcin, Jérôme (1956-....) Garcia, Patrick (1958-....) Duflot, Thérèse Macron, Emmanuel (1977-....) Guattari, Félix (1930-1992) Prost, Antoine Zancarini-Fournel, Michelle Delacroix, Christian (1947-....) IHTP Institut d'études politiques (Paris)


Citer ce document

François Dosse et al., « François Dosse, professeur des universités à l’ESPÉ de Créteil, maître de conférences à l’Institut d’études politiques et chercheur associé à l’Institut d’Histoire du Temps Présent retrace son parcours d’historien et ses choix de recherche », Ganoub, archives sonores de la recherche, ID : 10670/1.1nqm3x


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

François Dosse est historien, professeur des universités à l’ESPE de Créteil, maître de conférences à l’Institut d’études politiques. Il est chercheur associé à l’Institut d’Histoire du Temps Présent (I.H.T.P.) depuis 1998 et travaille notamment sur l’historiographie et l’épistémologie de l’histoire en participant au projet de l’ANR « Histinéraires ». C’est dans ce cadre qu’Anne-Marie Granet, historienne directrice adjointe du LARHRA et Véronique Ginouvès, responsable de la phonothèque à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme, et associées au programme l’interrogent sur son parcours d’historien. François Dosse rappelle qu’il a soutenu son habilitation à diriger la recherche à la fin de l’année 2001. Il réécrirait peut-être aujourd’hui son mémoire de synthèse des travaux scientifiques (MSAS) différemment, mais affirme que les grandes scansions et les personnalités qui jalonnent son itinéraire resteraient les mêmes. Il évoque en particulier l’influence de la figure paternelle dans son parcours. Son père, journaliste et avocat engagé dans la guerre d’Algérie, ébranlé par l’effervescence des évènements de 68 rompt avec les communistes. De son côté François Dosse alors âgé de 17 ans en mai 68 et sympathisant gauchiste, descend dans les rues pour participer aux manifestations. Il vit encore un moment historique fort en suivant son père en Tchécoslovaquie qui enquêtait sur l’insurrection du Printemps de Prague. Son père publiera pour le magazine Politique Hebdo, dirigé par Paul Noirot. François Dosse à son tour y écriera des articles à partir de 1974. Mais avant, une autre expérience impactera le jeune Dosse : ses études au centre expérimental de Vincennes, université innovante créée suite aux évènements de 68. Inscrit en sociologie, l’historien raconte l’environnement exceptionnel de cette université : le luxe (mobilier Knoll, équipement vidéo), la rénovation pédagogique avec la fin des cours magistraux, des cours à effectif réduit, un rapport plus horizontal entre étudiants et enseignants, ces derniers choisissant eux-mêmes leurs cours. On comptait de nombreuses personnalités universitaires dans ce nouveau centre : François Châtelet, Claude Mossé, Gilles Deleuze, Alain Badiou, Nicos Poulantzas, Madeleine Rebérioux, Patrick Rotman... L’ambiance était agitée et très politisée, gauchiste, on y croisait les brigades maoïstes et les « amis de Krivine ». François Dosse préparait ainsi la révolution à la « ligue communiste révolutionnaire ». Après sa licence, il hésite un temps à faire du journalisme, ses camarades lui démontrent alors qu’il aura un plus fort ancrage social dans l’enseignement. Il s’oriente, ainsi, vers l’histoire et prépare les concours d’enseignement. Faute de pouvoir participer aux réunions des militants, il est écarté de la ligue, éviction qu’il subit comme un deuil. Il obtient l’agrégation d’histoire en 1973. Alors qu’il devait être nommé sur Calais, il est finalement contacté à la fin de l’été pour travailler en région parisienne au lycée Pontoise. Très heureux d’enseigner au lycée, il aborde une pédagogie différente, un rapport moins hiérarchique aux élèves, dont il est d’ailleurs de peu leur aîné. Il ne pensait pas alors faire autre chose, mais continuait d’avoir une activité intellectuelle à l’extérieur des cours, notamment en écrivant des articles. Il publie ainsi différents papiers en particulier pour le journal Politique Hebdo, comme « L’histoire en miettes » (titre qui sera repris pour un autre de ces ouvrages), où il critique violemment le discours libéral. Il renoue en 1976 avec l’université pour faire un doctorat de troisième cycle en histoire auprès de Jean Chesneaux. Il s’intéresse alors à l’Ecole des Annales dans les médias après 1968, travaux qui déboucheront plus tard sur un livre. Cependant cette étude critique des Annales, bousculant l’autorité de ce courant alors dominant de l’historiographie française, l’empêche d’envisager toute carrière universitaire dans un département d’histoire. Dans les années 80, l’historien Jean-Louis Margolin le contacte pour intégrer le groupe de la revue « Espaces Temps » Il publie des articles sur les Annales et Michel Foucault et mène de nombreux entretiens pour ses recherches, citant entre autres l’anthropologue Claude Lévi-Strauss, et certains psychanalystes, penseurs autour de Lacan. A Espaces Temps, il rencontre l’historien Patrick Garcia, et c’est avec ce dernier qu’il envisage une carrière universitaire en postulant comme maître de conférences sur un poste en épistémologie et d’historiographie à l’IUFM de Versailles. Il confie dans l’entretien être nostalgique de l’enseignement au lycée, car le rapport avec l’université est plus distancé, mais les conditions y sont plus favorables à l’écriture. Des Annales, il poursuit ensuite des travaux sur l’histoire du structuralisme qui seront édités chez La Découverte en 1991-92. François Dosse découvre à travers ses recherches qu’il est en adéquation avec les écrits et la pensée de Paul Ricœur, philosophe qu’il ne connaissait pas. Il décide alors de lui consacrer une biographie intellectuelle. Il enquête alors dans le « réseau ricœurien » car le philosophe accepte sous condition qu’on ne le dérange pas. François Dosse confie dans l’entretien ce qu’il n’a pas dit dans son mémoire de synthèse : un travail de deuil fait à partir de 1989 et durant son étude sur le philosophe du sens historique, de l’effondrement du système communiste et de l’horizon de la révolution. Il rencontre Paul Ricœur seulement après l’ouvrage terminé. Le philosophe le contacte à son tour, car il cherche des relecteurs pour un futur ouvrage qu’il consacre à l’histoire. François Dosse travaille alors sur l’inédit aidé par un de ses brillants étudiants de Sciences Po, un certain Emmanuel Macron. Si les circonstances initiales l’ont mené par hasard à la biographie, il continue de publier des travaux sous cette forme. Il écrit ainsi sur l’historien Michel De Certeau, puis Pierre Nora, une biographie croisée sur Gilles Deleuze et Félix Guattari ou encore sur des éditeurs. Il évoque d’ailleurs les relations, parfois conflictuelles avec le monde de l’édition. A propos de l’habilitation à diriger la recherche, il défend l’écrit du MSAS, car la réflexion induite par l’exercice est utile dans la pratique de l’historien, même si elle paraît artificielle. Pour conclure, les enquêteuses questionnent l’historien sur une éventuelle autre orientation professionnelle. François Dosse répond qu’il a trouvé sa respiration, son rythme dans ce travail, entre des moments de solitude et des périodes plus sociales, et qu’il a toujours été porté par l’innovation, les choses nouvelles. Peut-être aurait-il davantage réussi dans la littérature, dans tous les cas l’écriture reste pour lui un élément fondamental.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en