Créations immersives et données scientifiques globales : comment représenter le monde à travers le rythme des océans Immersive creations and global scientific data : how to depict the world through the rythm of the oceans Fr En

Résumé Fr En

Les recherches de cette thèse s’articulent autour de la réécriture par l’art contemporain du récit techno-scientifique du 20ème siècle dominant jusqu’à présent, représentant le monde plutôt comme une ressource que comme un paysage, lieu d’émotions et territoire de subsistance. Le décloisonnement des savoirs contribue à désamorcer cette représentation dénuée d’une relation au sensible. Comment les artistes peuvent-ils partager de nouvelles façons d’être au monde, de considérer les différentes entités en jeu dans l’équilibre des écosystèmes ? Les installations-paysages proposées par certains artistes tentent de rendre sensible la simultanéité des évènements à l’échelle planétaire et de donner à voir l’interconnexion des différents phénomènes écologiques, mobilisant des savoirs de différentes disciplines. Les recherches pratiques de cette thèse s’articulent autour de quatre « opérations » de recherche et création entre le scientifique Patrice Le Gal et l’artiste, auteure de cette thèse. Sur le plan formel - la vague – et conceptuel – le pli, nous pouvons noter une évolution dans la chronologie des œuvres présentées. La description des pièces permet d’une part, d’entrevoir le processus de création mis en œuvre et les questions d’ordres esthétiques qu’il soulève - notamment sur le rapport au temps ou la place de la science dans la conception des pièces -, puis d’interroger les œuvres d’autres artistes travaillant autour de thématiques tangentes. Ce retour sur plus de dix ans de création et de collaboration entre art et science permet de comprendre la relation de réciprocité entre les deux domaines dans la création des pièces, et in fine, dans la représentation du monde.

The theoretical research of this PhD focus on the rewriting, by contemporary art, of the technoscientificnarrative of the 20th century, so far dominating, which depict the world rather as a resource than as a landscape, place of emotions and territory of subsistence. Knowledge beyond disciplines helps to defuse this depiction devoid of any relation to the sensitive. How can artists share new modes of being planetary, taking into account the different entities in the balance of ecosystems? The landscape-installations proposed by some artists attempt to make sensitive the simultaneity of events on a planetary scale and to show the interconnection of different ecological phenomena, mobilizing knowledge from different disciplines.The practice-based research of this PhD is organized around four research and creation"operations" between scientist Patrice Le Gal and the artist, author of this thesis. As a matter of shape - the wave - and of the concept - the fold - we can notice an evolution in the chronology of the featured works.The description of the produced pieces allows, on one hand, to glimpse the creative process set up and the aesthetic questions that it raises - in particular on the relationship to time or the place of science in the design of the pieces -, on the other hand, to question the other artists’ pieces working with tangent themes.This review of more than ten years of creation and collaboration between art and science allows us to understand the reciprocal relationship between the two fields in the creation of the featured pieces, and in fine, in the depiction of the world.