2018
Cairn
Pierre-Maurice Bogaert, « Entre canon(s) et textes bibliques : Que traduire ? », Recherches de Science Religieuse, ID : 10670/1.1q1ea7
Des livres nommés par leurs seuls titres et énumérés dans des listes appelées canons, livres écrits d’abord séparément puis progressivement groupés dans des codices et plus tard tous ensemble, Ancien et Nouveau Testament, dans des pandectes, telle est l’histoire physique du canon (suivie ici uniquement chez les Latins). Les titres des livres sont peu explicites (Jérémie, Esdras), ce qui va entraîner des variations dans le contenu des bibles. Les responsables des scriptoria ont eu à choisir les textes, de préférence les traductions de Jérôme sur l’hébreu sous les Carolingiens. Le canon, plus ou moins stable, va tendre à la normalisation des textes copiés. Il fallait choisir entre les textes latins. Désormais il va falloir choisir entre les textes à traduire. La Réforme ne retient pas les livres de l’Ancien Testament transmis seulement en grec. Les catholiques, à partir de Trente et surtout de l’édition Sixto-Clémentine (1592-1593) vont exclure quelques livres présents dans presque toutes les bibles du XVe et XVIe siècle. Les traductions imprimées reflètent ces choix différents. D’où quelques réflexions sur le statut d’une bible catholique aujourd’hui.