Le « coticule » de Vielsalm et Lierneux (Belgique) : une pierre à aiguiser au passé mondial

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4 juillet 2022

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Eric Goemaere et al., « Le « coticule » de Vielsalm et Lierneux (Belgique) : une pierre à aiguiser au passé mondial », Annales de la Société Géologique du Nord, ID : 10.54563/asgn.1446


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Le coticule est une roche métamorphique d’âge ordovicien uniquement présente dans la partie sud du Massif de Stavelot sur les communes de Vielsalm et Lierneux. Il se présente en couches d’épaisseur centimétrique constituées de cristaux micrométriques de spessartite, de microphyllites de micas, ainsi que de quartz inframicrométriques. Ses propriétés exceptionnelles d’affilage du métal (rasoir, tranchant mince, tranchant large, tranchant courbe) ont valu à cette pierre abrasive naturelle une renommée et une distribution mondiales (barbier, circonciseur, chirurgien, boucher, menuisier, ébéniste, arboriculteur, jardinier, viticulteur, mégissier, carrossier…). Exploité et façonné depuis le 16ème siècle, le coticule s’exporta sous forme de pierre à aiguiser (alias pierre à rasoir), de « bouts belges » et de formes spéciales. Il fut exploité artisanalement, d’abord à partir de la surface, dans des trous et des tranchées, puis ensuite par galeries souterraines, suivant l’évolution des techniques d’extraction, d’éclairage et d’exhaure. Le matériau était scié, mis à dimensions standardisées et poli. Ces opérations étaient réalisées primitivement chez l’exploitant avant que ne naissent des ateliers et l’engagement de personnel (hommes, femmes et enfants). Le nombre élevé de modèles, les différentes étapes de fabrication entièrement manuelles, le faible rendement (2-5%), la concurrence des pierres synthétiques, la disparition d’une partie de la clientèle au lendemain de la seconde guerre mondiale ont sonné le glas de cette activité unique. Située à Lierneux, une carrière à ciel ouvert exploite encore aujourd’hui le coticule et l’essentiel de sa production est exportée vers les Etats-Unis d’Amérique. Les anciennes galeries d’extraction, aujourd’hui le refuge hivernal de populations de chauve-souris, sont considérées comme des cavités d’intérêt scientifique. Enfin le Musée du coticule de Salmchâteau (Vielsalm) présente cette industrie manufacturière au destin mondial.

The coticule is an Ordovician aged metamorphic rock only present in the southern part of the Stavelot Massif in the towns of Vielsalm and Lierneux. It appears in centimeter thick layers consisting in micrometric crystals of spessartite, microphyllites of micas, infra micrometer quartz. Its exceptional metal sharpening properties (razor sharp thin, sharp broad, sharp curve) gave its reputation of a natural abrasive stone and a global distribution (barber, circumciser, surgeon, butcher, carpenter, cabinetmaker, arborist, gardener, winemaker, tanner, coachbuilder...). Exploited and shaped since the 16th century, the coticule was exported as a whetstone (a.k.a. razor stone), the "bouts belges" and to special shapes. It was operated by craftsmen, primarily from the surface in open pits, in trenches and then by underground galleries, following the evolution of mining techniques of lighting and drainage. The material was sawn, adjusted to standard sizes and polished by the quarry workers and further then in small workshops. The high number of models, the various steps entirely manual , the low yield (2-5%), competition from synthetic stones, and the disappearance of part of the customer after the Second World War sounded the death knell of this unique activity. Located in Lierneux, a quarry today still operates the coticule and most of its production is exported to the United States of America. The old mining galleries are nowadays the winter refuge of bats populations. They are considered as cavities of scientific interest. Finally, the Museum of the Coticule in Salmchâteau (Vielsalm) presents this manufacturing industry with a global destiny.

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