La restitution dans le travail et la formation

Résumé Fr

Le symposium porte sur la restitution dans le travail et la formation : il s’agirait de mettre au jour la manière dont il est rendu-compte de l’activité dans l’exercice du travail, comme dans celui de la formation. En quoi et comment l’usage du concept de restitution peut-il éclairer utilement ce moment particulier (présent dans le développement de l’activité professionnelle, dans la formation professionnelle, dans les pratiques de validation d’acquis,, ou encore d’orientation) où le vécu se dit, s’adresse à autrui, et ce faisant s’élabore et prend forme communicable.1. La restitution dans sa dualité et son ambivalenceSimultanément, il s’agit à la fois de rendre un objet et produire un discours. En réalité, elle correspond à deux modalités de mise en lien, un lien social et un lien historique : la restitution comme modalité de la communication et comme élaboration d’un parcours de signification entre différents temps, différentes temporalités.L’objet de la restitution est d’abord un discours, un discours sur le réel au croisement de la subjectivation, apparenté au « souci de soi », et l’objectivation, apparenté à une production de connaissances (sur soi/sur le réel restitué). Mais elle est également un produit, un résultat, un objet qui reste.Quelques perspectives problématiques- le sujet de la restitution- restitution et objectivité : la part du sujet, le « facteur humain » dans la restitution- restitution et évaluation : interprétation et contrôle (restitution et reconstitution ; restitution et reddition de compte)- les savoirs de la restitution : quels savoirs mobilisés ? Quels savoirs produits ?2. La restitution comme activité ou l’activité de restitutionUne activité : qui fait se rencontrer une situation, un but et un certain rapport au savoirUne activité productive : quelle production ? Des traces, des savoirs… En quoi est-ce une production ? Le résultat d’un travail, organisé, finalisé.Une activité constructive : un travail ? Un travail sur soi et sur une expérience. Constructive, jusqu’à quel point ?Le fait et le non fait : l’empêché, le non choisi, le manqué. Quelle place dans la restitution ? Son avers, son double, son manque…La restitution entre l’approximation (Crognier, 2013) et la véridicité : la production d’un discours de vérité. Proximité et distances par rapport aux discours produits par les sciences sociales : « Le régime de scientificité des sciences sociales équivaut à un régime de véridicité et non de vérité. — (A. Fossier & J. Souloumiac, 2004, p.98)3. La restitution comme discours : une déclinaison d’expériencesLa restitution verbale. Un discours oral visant le partage d’une expérienceEx. La restitution d’une expérience dans le cadre d’un stage dont la démarche est fondée sur la valorisation de l’expérience (ex : E2C)La restitution écrite : le « redoublement de l’expérience »Ex. L’élaboration du dossier de validationLa restitution comme mise en forme du savoirEx. La restitution dans une démarche de recherche-action : les modalités de la collaboration et de la co-construction des savoirs.4. La restitution improbable : l’expansion actuelle des écrits, notamment professionnelsLe sens de cette expansion-le besoin de laisser des traces et la procéduralisation du social (en rapport à la processualisation de l’économique)-la préoccupation de l’évaluation : l’écrit évaluatif ou le fonctionnement de la preuve rhétoriqueDes écrits qui ne sont pas des restitutions : le rapport de stage, le comte rendu de réunion, le PV de séance… Pourquoi çe ne sont pas des restitutions ? Et qu’est-ce qui ferait qu’ils deviennent des restitutions ? Qu’est-ce que cela changerait ?Des restituons emblématiques : le dossier de validation et l’entretien avec le jury.5. Au-delà de la restitution Bio-graphie : le récit de vie, l’histoire de vie. La restitution dans ses débordements. En quoi est-ce plus qu’une restitution ? Qu’est-ce que cela donne – rend et produit simultanément - alors ?