Gil Blas. History and Poetic of a Fin de Siècle Parisian Daily Le "Gil Blas". Histoire et poétique d'un quotidien parisien fin de siècle En Fr

Résumé En Fr

The Gil Blas, a daily newspaper published between 1879 and 1914, has so far primarily drawn attention for the strange cohabitation in its pages of saucy stories, demi-monde gossip, and literature. While our study aims to explain the commercial and aesthetic logic at work behind these editorial choices, it also seeks to go beyond this paradox by highlighting the specificities of this newspaper in the media field. On one hand, this newspaper is a privileged window for observing polyphonic and multimodal social discourses, especially for a certain « fin de siècle » imagination in all its ambivalences. On the other hand, while embodying a middle path between major dailies and small magazines, the Gil Blas supports no literary school, in favor of an ideal of diversity. The goal of our study is to understand the coherence of this vast mosaic: advertising and metapoetic discourses make visible collective creative impulses, just as the circulation of themes and lexicons resonates among the sections and contributes to their hybridization. The Gil Blas, a laboratory of genres, is both the inventor of a certain type of short story, a leader in the pornographic crisis of the 1880s, and a catalyst and reorganizer of the Parisian myth, thanks to a motif that runs through its columns and structures its texts, from microforms to series: revelation. This monographic study is thus situated at the intersection of cultural studies and literary analysis, and particularly employs critical tools developed around social discourse, the poetics of material media, and the media imaginary.

Le Gil Blas, quotidien qui paraît entre 1879 et 1914, a jusqu’à présent surtout attiré l’attention pour l’étrange cohabitation dans ses pages d’histoires lestes, de ragots demi-mondains et de littérature. Si notre étude entend expliquer la logique commerciale et esthétique à l’œuvre derrière ces choix éditoriaux, il s’agit aussi de dépasser ce paradoxe en mettant en valeur les spécificités de ce quotidien dans le champ médiatique. D’une part, ce journal est un poste privilégié d’observation de discours sociaux polyphoniques et multimodaux. À ce titre, c’est un certain imaginaire fin de siècle qui apparaît dans toutes ses ambivalences. D’autre part, incarnant une voie moyenne entre grands quotidiens et petites revues, il ne défend aucune école littéraire, au profit d’un idéal de la variété. Il s’agira alors de comprendre la cohérence de cette vaste mosaïque : les discours publicitaires et métapoétiques rendent visibles des élans de création collective, tout comme la circulation des thèmes et lexiques fait résonner entre elles les rubriques et contribue à leur hybridation. Le Gil Blas, laboratoire de genres, est tout à la fois l’inventeur du petit conte médiatique, un acteur de la crise pornographique des années 1880, et un catalyseur et réorganisateur du mythe parisien, en vertu d’un motif qui parcourt ses colonnes et structure ses textes, des microformes aux feuilletons : le dévoilement. Cette étude monographique se situe donc à la croisée de l’histoire culturelle et de l’analyse littéraire et manie tout particulièrement les outils critiques forgés autour du discours social, de la poétique du support et de l’imaginaire médiatique.